Île des damnés (L')
Une île peuplée de criminels, une infiltration risquée, des âmes à sauver.
Comment continuer à exercer son métier quand on ne croit plus en la justice de son pays ? L’adjudant Joy Morel est en plein doute professionnel quand elle est appelée pour une mission secrète. Elle doit se rendre sur une île perdue où s’érige un ancien hôpital psychiatrique au cœur d’une forêt hostile.Pour pallier le manque de place en prison, le gouvernement a fait le choix d’y envoyer les pires criminels : psychopathes, cannibales, nécrophiles… et de les y laisser s’autogérer en totale liberté.Chloé, psychocriminologue venue sur l’île sous couverture pour mener une étude, et Rod, l’agent chargé de la protéger, ne donnent plus signe de vie. Pour espérer les sauver, Joy et son collègue Hoche doivent à leur tour intégrer cette communauté infernale en se faisant passer pour des détenus.Dans cette île où les moyens de communication sont inexistants et où les criminels sont livrés à eux-mêmes, le danger est partout.
Un aller pour l’enfer… sans promesse de retour.
J’avais découvert Angelina Delcroix avec Ne la réveillez pas, son tout premier roman, et je crois avoir l’intégralité de ses bouquins ou presque, même si je suis loin de les avoir tous lus. J’en profite donc pour remercier les éditions Hugo et Célia Giglio pour leur confiance renouvelée.
L’île des damnés est le quatrième opus mettant en scène l’adjudant Joy Morel, mais cette fois c’est plus un thriller qu’un polar que nous offre l’auteure. Un thriller mais aussi un roman d’aventures et d’action hyper vitaminé sans aucun temps mort, qui ne nous laisse pas un instant de répit, ce qui explique sûrement le fait que je l’ai lu en trois jours seulement.
Nous sommes donc parachutés avec Joy sur cette île mystérieuse et secrète, peuplée de psychopathes en tout genre, aussi tordus et malsains que dangereux et imprévisibles. Parallèlement, nous suivons l’histoire d’Antonin et de sa sœur Emilie, qui, sans aucun doute, finira par se rattacher à celle de l’île à un moment ou un autre. Comment ? Pourquoi ? Je vous laisse le découvrir.
L’intrigue m’a indéniablement fait penser à New York 97, le film de John Carpenter avec Kurt Russel et Lee Van Cleef, mais l’auteure a su remanier le concept et se l’approprier afin de le transformer en une histoire bien à elle. L’étude psychologique est là – c’est le domaine de compétences d’Angelina Delcroix – et lui permet de nous présenter une galerie de personnages tous plus malades et monstrueux les uns que les autres, un véritable catalogue de la perversité humaine, détaillé sans complaisance par une spécialiste.
(…) Ici, chacun est un ennemi, et (…) seuls ceux qui se font craindre ont une chance de survie. Joy réalise qu’il ne s’agit finalement que d’un microcosme qui représente un concentré exacerbé des relations humaines qui existent dans une société établie.
Et voilà ce qui fait réellement peur : cette analogie avec une société dans laquelle n’existent ni justice ni police et où règne seulement la loi du plus fort. Bien sûr, tout n’est pas tout noir ou tout blanc et Angelina Delcroix nous réserve quelques surprises et rebondissements bienvenus, tempérant le propos. Des touches d’humanité nous prennent parfois à contre-pied, bousculent nos a priori et apportent une note d’espoir à cet univers sombre à l’ambiance très glauque. Les apparences sont parfois trompeuses et les jugements hâtifs…
Bienvenue sur L'île des damnés ! Bienvenue en enfer !
Parue sur Beltane (lit en) secret
L'île des damnés, Angelina Delcroix, Hugo Thriller, 19,95 €