Haute tension à Palmetto

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C’est une collection qui propose des livres marqués dans le temps. Haut tension à Palmetto se passe dans les années 50, aux USA et à la lecture, on ne peut pas y échapper.

 

C’est l’histoire d’une enseignante de 22 ans, une « ravissante idiote » – j’assume à fond le côté péjoratif de mon choix de mots. Ravissante, c’est ainsi qu’elle est décrite, tout au long de la semaine qui est le cadre temporel de l’histoire.

 

7 jours pendant lesquels elle s’attire l’amour passionnel, exclusif et mentalement malade de tous les hommes qu’elle rencontre (célibataires, veufs, mariés, un adolescent de 16 ans, son élève) et de femmes (une de ses élèves de 16 ans, la femme de son directeur). Outre que cela semble totalement déplacé et exagéré comme brutalité dans les sentiments, la voilà qui fait (comme K, le héros de Kafka) systématiquement le pire choix possible : elle embrasse dès le premier jour le gamin de 16 ans et couche avec lui dans la suite, puis  dans les 24h, elle couche avec le politicien marié, enfin décide de partir avec son voisin de pension, lui aussi marié. Par contre, elle repousse les hommes libres  de s’engager (même s’il faut reconnaître qu’ils sont loin d’être « appétissants » et particulièrement obsédés par le sexe).

 

Déjà en moins d’une semaine, elle couche avec qui il ne faut pas, totalement inconsciente des conséquences, elle ne sait pas si elle regrette ou pas mais de toute façon, une fois fait, elle recommence avec un autre et elle se met à dos toute la ville ou presque.

 

Les années 50 sont très présentes dans le conformisme (par exemple : elle vient chercher un mari) et par contre, l’instit’ est un peu tarte à agir sans réfléchir, alors qu’elle ouvre les cuisses plus vite qu’on ne claque les portes, la pudibonderie des villes américaines de province est faiblement évoquée.

 

Vernona, l’instit’, est donc un modèle improbable (enfin on espère) de la potiche sans cerveau et sans respect. Et en plus sans remords (elle ne doit pas connaître le mot même si on la dit « universitaire »).

En fait, ca doit plutôt être l’histoire d’une tornade du nom de Vernona : elle sème malheur, rupture et mort là où elle passe.

 

Vous l’aurez compris, j’ai été jusqu’au bout mais avec une furieuse envie de lui mettre une claque à cette institutrice qui n’a qu’un seul neurone (et encore, il est en panne) et prend son air de « pauvre petite fille qui comprend pas ce qu’elle a fait de mal »… une ravissante idiote, quoi.

 

Haute tension à Palmetto par Erskine Caldwell, traduit par Yves Berger, collection Vintage, Belfond

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