Haïku

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De retour de la région parisienne, le lieutenant Raphael Larcher, jeune flic passionné d’opéra, de moto et d’art martial japonais, intègre l’antenne niçoise de la SRPJ de Marseille. Il doit faire équipe avec un vieil original Corse, Ugo Lucchi, un expert en maniement des armes. Leur première enquête les emmène sur le meurtre d’un individu affilié à la mafia russe. Meurtre peu ordinaire : l’assassin, en plus de découper ses adversaires au katana, laisse à côté de leurs cadavres un haïku, un petit poème japonais très bref exprimant une sensation, un instantané. L’enquête va emmener Raphael bien plus loin qu’il ne saurait l’imaginer, depuis la France en passant par la suite et la Russie, jusqu’à sa propre recherche spirituelle intérieure au Japon…

Je dois vous avouer une chose : je suis absolument fan des couvertures des éditions du Caïman. Cette identité visuelle dans le roman noir, je ne l’avais plus revue depuis la défunte collection Carré Noir de chez Gallimard, là où j’ai retrouvé un de mes auteurs favoris, Raymond Chandler. Avec Haïku, d’Eric Calatraba, le Caïman nous offre un nouveau joyau de sa série Polar en France qu’il ne faut surtout pas rater sous peine de passer à côté de quelque chose d’original. Car ce polar est très bien écrit. Dans le style tueurs en série, duos de flics dépareillés, dieu sait que depuis quelques années on en aura vu de toutes les couleurs, le plus difficile étant finalement de se renouveler. De ce point de vue, Raphael n’est pas un flic comme les autre s: sa passion pour l’opéra qui transperce quasiment à chaque chapitre fait de lui un être un peu à part. On s’imaginerait presque être dans Diva de Jean Jacques Beinex par moment. Derrière le flic, on sent la plume d’un passionné de la musique dite classique dans son sens noble, mais aussi de tout ce qui touche le Japon, l’aïkido en particulier. À ce titre, toute la partie de l’enseignement de Raphael Larcher face au Sensei est un moment de réflexion et de plénitude qui vient casser la violence du tueur au katana comme une pause pour reprendre notre souffle. Si l’enlèvement de la fille du flic est un peu trop cousu de fil blanc à mon sens, de même que la relation de Raphael avec la légiste Laure Caradec, ne boudons pas notre plaisir : Haïku est un excellent roman policier que je conseille sans réserve.

Des personnages bien troussés, un tueur en série brisé psychologiquement, des passages d’action sans temps morts : voilà les ingrédients d’un récit rondement mené !

 

Haïku - Eric Calatraba - Editions du Caïman - 2018, 15 €

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