D'or et d'émeraude

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C’est le récit du retour dans le passé d’un jeune actuel et comment il changea l’histoire de la Colombie et celle du monde. Il y a trois parties au roman :

- la découverte par le héros, Simon, né en Colombie mais élevé en France, de son pays natal et, suite à la rencontre avec son père et un homme étrange, Béniño, la découverte d’un bâton d’or qui va l’envoyer dans le passé ;

- l’histoire de la tentative de conquête d’un royaume sud-américain par un conquistador, Gonzalo Jiménez de Quesada, et sa défaite par un chef mystérieux, Sugansua, apparu chez les Muiscas, une des tribus qui peuplaient le nord du continent, qui organise des troupes de commandos avant de regrouper les combattants Muiscas pour la bataille finale ;

- enfin une description du monde du 21° siècle tel qu’il serait devenu après que Sugansua ait créé un empire chibcha, libéré et rendu aux Incas leur empire et modifié l’histoire européenne par son alliance avec Charles Quint. Pourtant ce monde ressemble beaucoup au nôtre et il est désormais temps pour Béniño et Siméon, réincarnés dans cette histoire alternative, de retrouver le bâton d’or de Bochica, le héros civilisateur des Muiscas, et de Sugansua pour empêcher cette nouvelle colonisation, financière, d’étouffer le rêve chibcha.

On ne saurait qualifier ce récit d’uchronie parce qu’il fait appel à deux éléments majeurs incompatibles avec les règles de l’uchronie :

- d’une part l’intervention d’un voyageur venu du 21° siècle pour modifier, sciemment, en utilisant sa connaissance de l’histoire et des techniques venues de son temps, l’histoire ; une intervention de voyageur temporel n’est pas acceptable dans les règles de l’uchronie ;

- d’autre part la magie du bâton, outre les références aux légendes muiscas, celle de Bochica, celle du Grand Condor ; alors même que l’essentiel du roman rejette les codes de la fantasy, cette part d’inexpliqué, l’apparition et le rôle du bâton, interdit de classer le roman dans la science-fiction pure.

Malgré la part magique (est-elle vraiment tellement excessive ?), ce roman est une découverte de mondes possibles typique de la « science-fantasy » (part de la SF qui ne creuse pas l’aspect rigoureux des objets utilisés) ; la Chibchauaia qui prend la place de notre Colombie en est une exaltation merveilleuse en qui rend encore plus pénible la dérive vers la violence connue dans notre univers. Bien sûr, ce roman donne envie de découvrir la Colombie « réelle » et de rêver à ce qu’elle aurait pu être si...

D’or et d’émeraude par Éric Holstein, 2011, 349 p., ill. Jean-Sébastien Rossbach, 19€50, ISBN 978-2-35408-094-5, Mnémos

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