Géante Rouge n°20

Géante rouge est un fanzine créé par Pierre Gevart en 2005 à l’occasion de la Convention nationale française à Bellaing. C’est un fanzine, sans doute, lié comme il le dit à sa grande soeur Galaxies, revue tout à fait officielle, elle. Fanzine bien éloigné de ceux que nous avons connus dans les années 1970-80, simplement agrafés et totalement amateurs. L’objet, en effet, se distingue formellement à peine de Galaxies, tant il est soigné.

Géante rouge est annuel et se veut ouvert à tous les courants, avec une préférence pour la SF, et à tous les écrivains, connus ou non. Ce numéro 20 contient toute une série de nouvelles, ainsi qu’un mini dossier consacré à Laurent Gidon. Ce jeune écrivain est présenté par Hélène Ramdani, dans un joli texte d’approche. La nouvelle, « Une Eternité personnelle » est très intéressante : John Meynard Smith se réveille en tant que seul héritier de la Terre. Il erre, ébahi, accompagné par un très fidèle et obséquieux ordinateur. Un peu désespéré, il tente de vaincre la surveillance de son gardien implacable. Puis il veut une compagne… Ce texte, fort bien écrit, se présente comme un conte philosophique de notre temps. Et sa chute est douce-amère… L’interview de l’auteur, réalisé par le rédacteur en chef Patrice Lajoye, nous incite à mieux connaître cet écrivain prometteur.

Le numéro contient quatorze nouvelles, dont certaines intéressantes. La toute première, « Le Fauteuil », d’Elodie Boivin, au fantastique fort classique, évoque un peu le cycle d’Ananké d’Henri Vernes : mais où donc disparaissent toutes les personnes qui s’asseyent dans ce mystérieux fauteuil ? « L’Incident de Chicoutimi » est évidemment un clin d’œil d’Hugo Van Gaert à Elisabeth Vonarburg : en plus, cet interview d’un vétéran d’une guerre oubliée est fort bien ficelé.

Je signalerais encore les textes de Guillaume Calu (« Traqueur stellaire ») et de Guillaume Parodi (« La jeune fille et la mort »), tous deux plutôt originaux, l’un très SF, racontant les aventures d’un tueur impénitent d’extra-terrestres, et l’autre, fantastique, décrivant un étrange horloger imprimant sur matière humaine.

Le numéro se termine par une sélection des lauréats du Prix Pépin 2011 : une bonne trentaine de short-short-stories en quelques phrases, selon le principe même de ce prix décerné aux conventions nationales.

Bon vent à Géante rouge, le fanzine de luxe. Et qui appelle à textes, illustrations ou BD pour le recueil 2013 : geante.rouge@gmail.com !