GUSTAWSSON Johana 01

Auteur / Scénariste: 

Comment entre-t-on en écriture, dans le monde du thriller, alors qu’il y a déjà plein de monde ?

On ne réfléchit pas. On fonce, tête baissée, avec des œillères, en espérant que la porte vers laquelle on court comme un dératé s’ouvrira avant qu’on ne se la prenne en pleine poire.

 

Le sujet des camps de concentration, et des horreurs qui y ont été perpétrées, a déjà été abordé par des centaines voire des milliers de romans, ce n’était pas un peu effrayant pour un premier roman d’aborder un thème aussi « classique » et difficile à la fois ?

Je crois que « foncer tête baissée » est ma devise… Je me laisse guider par mes envies, mes désirs et une fois le but défini, je fonce. Je travaille, beaucoup, sans répit, en ne regardant que mes pieds posés l’un après l’autre sur ce chemin. Donc pour Block 46 je n’ai pas eu peur, non, car je n’ai pas réalisé dans quoi je me lançais ! La naïveté des débutants, certainement…

 

 Une petite question technique ? Tu es plutôt clavier/traitement de texte/écriture/réécriture ? Ou carnet/papier/crayon/fil de la plume… Et réécriture six mois plus tard ?

Clavier pour l’écriture. Mais j’ai des carnets pour rassembler mes pensées éparpillées. Et je note, beaucoup, des phrases qui me viennent ou des choses que je remarque ici et là.

 

Tu as réagis comment à la première critique négative de ton roman ? Enfin, s’il y en a eu… Et si tu l’as lue, bien entendu !

On me l’a (les a ?) bien cachée(s)… Je pense que je serai effondrée quand ça m’arrivera !

 

Pour ce roman, ce sont les personnages contemporains qui sont nés les premiers dans ton esprit ? Ou c’est l’aspect historique qui a ensuite entraîné la naissance d’une « branche » contemporaine de l’histoire ?

Ce fut plutôt un feu d’artifices. Tout s’est plus ou moins passé en même temps : le besoin de parler de Buchenwald, devenu vital (mon grand-père y a été déporté) ; Emily et Alexis, qui étaient là depuis un moment, un peu deux facettes fantasmées de moi-même ; la Suède et Londres qui font partie de ma vie depuis dix ans maintenant.

 

Maintenant que c’est fait, tu peux l’avouer, Bragelonne t’a juste choisie parce que tu as un nom « nordique » et que le polar nordique, depuis Millénium, ça rapporte des sous, non ?

Bragelonne a fait pire : ils ont arrangé mon mariage avec un Suédois (quelle chance j’ai eu, mon mari est plutôt beau gosse et sacrément bien éduqué !).

 

Si tu devais choisir entre écrire la biographie d’un zèbre asthmatique ou une variation sur le thème de Hamlet avec un moine bouddhiste dans le rôle du crâne, vers quoi pencherait ton cœur ?

La bio d’un zèbre asthmatique qui se fait engueuler par sa mère car chaque fois qu’il a une quinte de toux, il perd ses rayures. Très shakespearien, en fait.

 

Allez soyons follement originaux : pour écrire ce genre de roman, faut tout de même être un peu dérangé, non ? Allez ? Si ? Juste un petit peu ? Quand même hein…

Je suis folle à lier. On m’a bercée trop près du mur, ce n’est pas ma faute. Imaginez-moi, avec mon ventre arrondi par mes trop nombreux mois de grossesse, en train de lire tranquillement sur un banc un bouquin qui s’appelle « Serial Killers ». Je ne vous dis pas combien de personnes se sont arrêtés pour me dire que ce n’était pas une lecture appropriée pour une future maman ! Ou encore, lors de nos balades dominicales avec mon mari dans les bois d’Hampstead, choisissant le meilleur endroit pour enterrer des victimes (pour Block 46, bien évidemment.)

 

Je pense que tu vis à Londres (ou alors Michel Dufranne m’a menti…), ton roman va-t-il être traduit ? Le marché anglo-saxon, c’est un peu le rêve, non, pour un auteur de thriller ?

Yes, I am a Londoner. Oui il sera traduit… et oui, c’est le rêve AB-SO-LU… car ma famille et amis scandinaves, espagnols et anglais pourront également lire Block 46. Et parce que ce sera dingue !!!

 

Et on termine, par un dernier tour, très classique également : mais dis-moi : quels sont tes projets d’écriture ?

Un nouveau thriller, avec Emily et Alexis aux commandes, que je suis en train d’écrire. Après, je me lance dans l’écriture de Ze Zèbre asthmatique, comme promis.

 

Critique de Block 46 

Type: 

Ajouter un commentaire