Passager (Le)

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Je suis l’ombre. Je suis la proie. Je suis le tueur. Je suis la cible. Pour m’en sortir, une seule option : fuir l’autre. Mais si l’autre est moi-même ?

Le quatrième de couv’ du nouveau roman de Jean-Christophe Grangé est pour le moins laconique, façon accroche d’affiche de ciné… Mais ce n’est pas pour autant que Le Passager prend des allures de scénario à peine épaissi… Avec plus de sept cents pages au compteur, cette descente aux enfers dans les tréfonds du cerveau humain prend le temps de s’installer… Et d’enserrer le lecteur entre les bras de son intrigue en forme de poupée russe. Comme toujours ultra-pointu, Grangé explore les méandres de la mémoire humaine et aborde un phénomène authentique : celui « des voyageurs sans bagages », ces gens qui perdent totalement la mémoire après un violent trauma. Vient se greffer sur cette chasse à l’homme d’un genre nouveau une série de crimes, inspirés de la mythologie… et l’histoire torturée d’une jeune femme flic en total déséquilibre.

Il y a certes longtemps que Jean-Christophe Grangé ne nous surprend plus, son obsession pour les personnages déchirés et les intrigues à double/triple/quadruple fonds étant bien connues des amateurs, mais dans Le Passager, la recette est préparée avec professionnalisme. Actions, réflexions, complots, hommes de l’ombre et héros ordinaires pleins de ressources se conjuguent pour offrir aux lecteurs une aventure automnale de qualité. On regrettera seulement l’une ou l’autre longueur… Et ici et là quelques préjugés qui flirtent avec une idéologie appuyée à droite. L’auteur s’en défendrait sans doute en les attribuant à ses personnages de la maréchaussée, mais le lecteur attentif ne manquera pas de grincer des dents.

Le Passager de Jean-Christophe Grangé, éditions Albin Michel

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