Forêt obscure (Une)

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À Montréal, Luka diffuse sur le Web les images des animaux qu'il torture, puis celles de son amant qu'il assassine à coups de pic à glace. Pour enquêter sur une telle affaire, il faut un flic borderline comme Louise Beaulieu.

En Alaska, dans la petite ville de Juneau, deux jeunes filles sont découvertes en état de choc. Pour comprendre, il faut un flic comme Carrie Callan, qui va exhumer les vieux secrets et regarder le passé en face.

Le point commun à ces deux affaires : Daniel Singleton, un tueur en série. Du fond de sa cellule, il élabore le piège qui va pousser Louise à aller plus loin, toujours plus loin... Jusqu'à la forêt de Tongass, là où le mensonge corrode tout, là où les pistes que suivent les deux enquêtrices vont se rejoindre.

 

Vous connaissez les cover band ? Ces groupes de musiciens, souvent excellents, qui reprennent les grands standards du rock et de la pop ? Quelque peu snobés il y a encore une dizaine d’années, ils sont devenus aujourd’hui des incontournables du paysage musical. Et finalement, pourquoi pas ? Personne ne s’étonne de voir de multiples troupes de théâtre reprendre les grands classiques du répertoire dramatique, ou comique… Si l’aventure est vécue avec talent, passion et sincérité, il y a peu de chose à redire.

Avec Une forêt obscure, Fabio M. Mitchelli aurait-il inventé le « cover-novel » ? La reprise, avec un vrai talent de conteur, d’une série de personnages, de situations, de mode d’écriture que l’on trouve par ailleurs, chez les grands classiques du genre. De la relation trouble entre une enquêtrice et un psychopathe (avec l’incontournable scène de la « paroi de verre » où l’assassin respire le parfum de la jeune femme), à l’utilisation de véritables éléments d’enquêtes (comme l’a pratiqué une grande partie de sa carrière Anne Rule), en passant par la construction « éclatée » qui finit par former en tout cohérent, ou encore les personnages qui se baladent des sombres secrets (ici, TOUS les protagonistes, ou quasi, ont vécu un trauma lié à la mort d’un être proche), Une forêt obscure n’oublie aucun élément de la recette du thriller.

Est-ce à dire, pour autant, que le plat est sans saveur ? Certainement pas. Mitchelli sait tenir son public en haleine, il sait trousser une scène de suspense et n’hésite pas à regarder l’horreur dans le blanc des yeux. Il lui arrive parfois de forcer un peu le trait, comme avec cette enquêtrice canadienne qui nage en plein folklore, mais le roman reste une lecture plaisante… Si l’on accepte le deal de départ : la recette est connue et aucune surprise ne viendra troubler ce repas roboratif et classique.

 

Une forêt obscure par Fabio M. Michelli, Robert Laffont

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