Fido

Pleasantville

 

La mort leur va si bien

Il y a bien longtemps la Terre a malencontreusement été traversée par un nuage stellaire de poussière radioactive qui sema le chaos sur notre chère planète en engendrant la résurrection des morts et en déclenchant chez eux un insatiable appétit de chair humaine. Une effroyable guerre sans merci s’ensuivit et la terreur dura jusqu’au jour béni où la toute puissante compagnie ZomCon mit au point un ingénieux collier qui permit de contrôler les zombies en neutralisant leur envie de chair fraîche et les transforma en esclaves dociles et corvéables à merci. Devenues jardiniers, facteurs, livreurs de lait, hommes (et femmes) à tout faire, ou voire même encore carrément de simples animaux de compagnie, ces horribles, mais désormais inoffensives, créatures revenues d’outre-tombe font maintenant partie du quotidien.

Bienvenue chez les RobinsonJusqu’à présent la phobie de Bill à l’égard des zombies, en raison d’un terrible traumatisme dont il avait été victime dans sa tendre enfance, avait fait que les Robinson étaient les seuls habitants de leur rue à ne pas avoir de zombie domestique alors que les familles les plus fortunées en possédaient souvent même plusieurs. Toutefois, son épouse Helen est tellement soucieuse du qu’en-dira-t-on qu’elle finit par s’en procurer un, sans en parler à son mari. L’arrivée de ce zombie domestique dans leur foyer, que leur jeune fils Timmy s’empresse dès lors de baptiser “Fido” va, non seulement, profondément et irrémédiablement bouleverser la vie tranquille de cette famille modèle mais aussi être, bien involontairement, l’événement déclencheur d’une malencontreuse série de catastrophes sanglantes qui va toucher une bonne partie de la population de Willard. Juste après que le zombie domestique ait sauvé son jeune maître d’un groupe de gamins qui le tyrannisait, une véritable amitié va naître entre eux deux mais lorsque le collier de Fido va inopinément tomber en panne, leurs proches voisins ne vont pas tarder à en faire les frais. Pour compliquer encore la situation, Mr Bottoms, le responsable de la sécurité de chez ZomCon qui est chargé de la récupération des zombies défectueux, vient tout juste d’emménager à côté de chez les Robinson.

Zombies

Fido est comédie horrifique qui repose sur une amitié hors du commun entre un jeune garçon solitaire en mal d’affection, et un zombie pas comme les autres puisque bien plus “humain” que la plupart des vivants. En s’occupant bien de son zombie domestique et en le traitant avec égard, Timmy est arrivé à lui redonner une certaine humanité, à l’exception des moments où son collier se détraque et où il se met alors systématiquement en quête de chair fraîche.

Malgré une bonne idée de départ plutôt originale et une volonté clairement affichée de faire dans le “politiquement incorrect”, cette fable qui dénonce tout à la fois la peur de la mort et de l’étranger, le communautarisme et la dérive sécuritaire des banlieues huppées, les jalousies entre voisins ainsi que l’obsession du paraître, reste constamment bien trop policée. En hésitant sans cesse entre la pure comédie horrifique et la satire sociale, Andrew Currie ne va jamais vraiment au bout des choses et passe ainsi malheureusement à côté d’un certain nombre de pistes intéressantes qu’il n’a pas su exploiter. Du coup, malgré son ton décalé et son humour noir parfois même morbide, on a trop souvent la fâcheuse impression de ne parfois voir qu’une succession de scènes plus ou moins réussies et plus ou moins drôles. Si la reconstitution d’une Amérique idyllique des années 50 est minutieuse et si les effets de maquillage des différents zombies, à divers stades de décomposition, sont particulièrement réussis, il n’en reste pas moins, qu’au final, Fido manque incontestablement de “mordant” dans sa volonté de critique acerbe de l’American Way of Life et ce malgré la présence de quelques personnages pittoresques (comme Mr Theopolis, le voisin bizarre des Robinson, qui a pour concubine Tammy, une jeune femme zombie, deux fois plus jeune que lui). C’est dommage.

Fido

Réalisation : Andrew Currie
Avec : Carrie-Anne Moss, Billy Connolly, Dylan Baker, Henry Czerny, Tim Blake Nelson, K’Sun Ray.
Sortie le 1er août 2007
Durée : 1h 30

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