Fées, weed et guillotines

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La fée

« Les cheveux châtains de la femme sont enroulés sur chaque tempe, façon bretzel. On dirait une copie approximative de la princesse Leïa. De laquelle elle tient aussi quelques rondeurs… Toutefois, son regard ne brille pas de cette ingénuité un peu fadasse qui a fait le succès de la célèbre égérie lumineuse de la Force. Un véritable feu anime ses pupilles, deux fournaises émeraude qui rehaussent le teint excessivement pâle de sa peau. Le visage, sous cette apparente candeur, ne cède à aucun des canons de la beauté hollywoodienne, pas plus que sa démarche, furieuse mais féline. »

 

Une fée dénommée Jaspucine débarque à notre époque, à la recherche d’une de ses « sœurs », qui l’a visiblement trahi deux cents ans avant (au point de la laisser se faire décapiter). Jaspucine n’est pas d’humeur commode et est prête à tout pour retrouver sa consœur, qui vient d’enlever un bébé…

 

Les flics

Elle recrute un détective privé, Marc-Aurèle Abdaloff, pour les retrouver. Celui-ci la prend pour une folle mais accepte à cause de l’argent. Curieux de l’identité de sa cliente, il demande à un de ses vieux copains flics, Etienne, de l’aider (pour le sortir de sa routine aussi). Ils réussissent à retrouver, grâce à un jeune collègue, surnommé Premier de la classe, une trace de Jaspucine : l’histoire de sa cliente semble remonter à 1794 et à l’assassinat de Marat par Charlotte Corday, à laquelle Jaspucine ressemble étrangement… Jaspucine justement, se fait arrêter…

 

L’auteur, ce grand flibustier

Disons-le d’emblée, Fées, weed & guillotines est un ovni. Parolier (pour Ludwig von 88 !), auteur de nouvelles (cf son recueil Les dirigeables rêvent-ils de poupées gonflables ?) et romancier, Karim Berrouka livre un ouvrage détonnant, mariant polar et fantasy, caractérisé par l’humour, la dérision et un goût prononcé pour des personnages hauts en couleur et des dialogues délectables (parfois digne d’un Audiard de la grande époque). C’est savoureux, plein de second degré et de rebondissements. Notre auteur joue des comparaisons imagées et cite de temps à autre d’autres univers (comme Star wars plus haut) sans lasser le lecteur. Espérons qu’il reste à Karim Berrouka de la verve et de la fantaisie pour d’autres romans : on a besoin de lui.

Karim Berrouka, Fées, weed & guillotines, éditions Actu sf, mars 2014, 380 pages, 18 €

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