Mères noires (Les)
Maurice a toujours été rendu responsable par sa mère, une demi-folle violente et passionnée de surnaturel, de la mort de son frère jumeau, Jacques, à la naissance. De brimades en privations, d’humiliations en tortures, Maurice subit les assauts cruels de sa mère et l’impassibilité éthylique de son père.
Avec d’autres femmes ayant perdu un enfant, la mère de Maurice a constitué le groupe ésotérique des "Mères noires". À la suite de séances spirites, elle acquiert la conviction que Jacques va très bientôt se réincarner dans le corps de son infortuné frère. Et, de fait, Maurice ressent peu à peu s’insinuer en lui une présence étrangère, impérieuse, insidieuse et menaçante…
Cas réel ou schizophrénie ? Les tortures psychologiques ne sont-elles pas parfois encore plus traumatisantes que les atteintes de la chair ?
Un climat épais, un langage châtié (en accord avec la condition modeste et rurale des protagonistes), une réflexion sur le pouvoir de l’écrit, et une galerie d’outrages à la limite du supportable justifient le prix obtenu pas l’auteur au festival "Fantastic’arts" de Gérardmer en janvier dernier.
Pascal FRANCAIX, Les mères noires, Denoël, coll. Présences
Eric Albert