Dernier vampire (Le)

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Ce roman présente de multiples intérêts :

- Il fait écho à quelques grands problèmes de notre société (le dernier paragraphe de la p. 163 décrit nos gouvernants et leur entourage. D’un réalisme !)

- Le harcèlement au travail. On veut casser les subalternes pour les faire plier.

- L’abus de pouvoir de certains fonctionnaires supérieurs. On imagine l’affaire DSK, pourtant le roman est antérieur.

- Le problème du renouvellement des cartes d’identité lorsqu’il a été décidé qu’il fallait remonter aux grands-parents (souvenirs de faits divers dans la presse...), et les "vrais-faux papiers" pour contourner cette loi.

- Les "tournantes" dans les cités.

- Les mères "dépassées" dont les enfants s’élèvent comme ils peuvent.

- L’affaire du sang contaminé apparaît en sous-entendu, les vampires étant malades de boire du sang contenant des pesticides et/ou de fortes doses de médicaments ou drogues. J’ai trouvé ceci génial.

- La lutte désespérée du "vampire" pour trouver ce qu’on pourrait appeler du "sang bio". On comprend qu’il en veuille aux grands spécialistes de la recherche en hématologie qui ne veulent pas l’aider et qu’il leur boive le sang jusqu’à la dernière goutte.

- Le côté historique ; la Révolution française et ses horreurs : corruption et trahison entre les révolutionnaires, massacres, pillages et saccage, dénonciations... On connaît, mais c’est une très bonne "révision".

- La présentation des personnages qui, quand ils apparaissent, sont odieux, amoraux, dépravés, on ne voit que leurs défauts bien mis en évidence. Puis, au long de la lecture, on en apprend plus sur eux et on comprend les raisons de leur comportement : ils en deviennent sympathiques.

- Le style d’écriture. Agréable, fluide. Très belles descriptions (ex : pour les parfums : le vampire a un odorat très développé).

- L’intrigue : au début on ne comprend rien, mais de telle façon qu’on a envie de savoir ce qu’il en est. On est pris dès le commencement de la lecture.

Seul bémol : la dernière partie est décevante, mais heureusement courte par rapport à la totalité de l’ouvrage. Impossible de croire à la fuite du vampire et à son périple pour se mettre à l’abri (trop de détours, trop longues descriptions des événements sous la Révolution qui ont fait de lui un vampire.) J’ai trouvé que le style était devenu confus et lourd. Il fallait bien trouver une fin, ce qui est difficile quand le héros est un Immortel ! (Je ne peux m’empêcher de comparer avec Da Vinci Code, Anges et Démons, ou d’autres, dont la fin est également incroyable et délirante).

Le dernier vampire par Jeanne Faivre D’Arcier, illustration de Anne-Claire PAYET, Bragelonne

Josette Moncourie

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