En son absence

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Mars 2005. Il fait très beau ce matin-là dans le petit village de Montange, au cœur des Ardennes belges. Comme un air de printemps en avance. Bénédicte, quinze ans, revient même sur ses pas pour changer sa doudoune d’hiver contre une veste légère. Un jour plus froid, sans doute aurait-elle marché plus vite pour aller attraper le bus qui, chaque matin, la conduit au lycée dans la ville voisine. Là, non, elle s’attarde, prend le chemin des écoliers...

Bénédicte ne montera jamais dans le bus. Où est-elle passée ? Que lui est-il arrivé ?

Commencent quatre jours d’une insupportable angoisse.

 

L’élégance. Voilà sans doute ce qui définit l’écriture d’Armel Job avec la plus grande justesse. L’élégance. Des phrases belles et claires, des métaphores originales, une utilisation de la langue « régionale » parfaitement maîtrisée, un équilibre entre action et description, entre dialogue et narration proche de la perfection. Et tout cela au service d’un art de l’observation, une justesse d’analyse et un humanisme tout simplement bluffant. Vous l’avez deviné, j’adore, une fois de plus, le nouvel opus d’Armel Job.

 

Pour avoir rencontré le bonhomme à deux reprises, j’ajouterai sans honte que l’humain est à la hauteur de l’écrivain. Simple, direct, éduqué et élégant. Avec En son absence, l’auteur s’inspire d’une situation qui a marqué durablement la société belge (la disparition d’un enfant) pour dérouler avec un talent fou, les nombreux travers de l’âme humaine. Égoïsme, infidélité, racisme ordinaire, petite lâcheté et veulerie, le fait divers sert ici de révélateur au sein d’un village où les rancœurs, les liens anciens, des préjugés, font mauvais ménage. Mais tout le talent d’Armel Job c’est de tisser, sur cette trame aux fils bien sombres, des moments de respiration, des échappées humoristiques, des réflexions profondément humanistes.

 

Dans la pire des tourmentes, l’écrivain croit encore en l’Homme. Et en sa capacité, finalement, à se réinventer même après le pire des drames.

 

En son absence par Armel Job, Robert Laffont

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