Empire du Graal (L’)

Palais pontifical de Castel Gandolfo. Sur ordre du pape, les cinq cardinaux les plus influents du Vatican prennent connaissance d’un rapport explosif rédigé par Titanium, le leader mondial des algorithmes. Le compte à rebours de l’extinction de l’Église catholique a commencé.

Paris, Hôtel des ventes de Drouot. En remontant une filière de financement du terrorisme, Antoine Marcas, le commissaire franc-maçon, assiste à la mise aux enchères d’un sarcophage du Moyen Âge. Un sarcophage unique au monde, car il contient selon le commissaire-priseur, les restes d’un... vampire.

Changement d’éditeur et retour en force pour le duo Giacometti/Ravenne… Même si les deux éléments ne sont pas forcément liés ! Depuis quelques années maintenant, l’aspect systématique des aventures d’Antoine Marcas, divisées entre rebondissements contemporains et éléments historiques plus ou moins éloignés dans le temps avait tendance à tourner à la « formule ». Une formule certes agréable… mais dont les auteurs avaient parfois eux-mêmes un peu de mal à se dépêtrer ! Avec l’Empire du Graal, Antoine Marcas se lance aujourd’hui sur les traces de la coupe du Christ, comme de nombreux aventuriers avant lui… et aucun déplacement temporel ne vient se mettre sur sa route…

On retrouve donc une narration fluide et bondissante, des énigmes bien troussées, des références amusantes aux romans précédents, des clins d’œil appuyés aux autres auteurs de romans ésotériques et des recherches poussées qui permettent de relier les divers éléments de l’intrigue de façon plausible, si ce n’est réaliste. Réflexion intéressante sur la force de l’imaginaire et la nécessité de garder un « espace de naïveté » dans un monde moderne qui se charge de nous assombrir la vie au quotidien, L’Empire du Graal est aussi un lettre d’amour à cette littérature de divertissement, que d’aucun n’hésite (n’hésitait ?) pas à qualifier de « sous-genre » mais qui occupe aujourd’hui une place de choix dans le cœur des lecteurs… et dans l’économie du livre !

On regrettera simplement, mais c’est le jeu dans ce genre de roman, que la révélation finale ne soit pas totalement à la hauteur de toutes les aventures vécues… Et qu’elle emprunte un chemin un peu… classique pour les amateurs d’imaginaire.

Mais c’est un détail, face au plaisir simple et roboratif de ce « retour en grâce » du frangin policier le plus connu de France.

L’Empire du Graal, par Eric Giacometti & Jacques Ravenne, Éditions JC Lattès