Élu de l’océan, Le chant des abysses T1

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XIIIe siècle, Bretagne profonde, un bébé nait dans le froid, au bord d’un trottoir. Sa mère morte en couches, il est sauvé et adopté par un comte peu conventionnel. Car l’enfant est roux et sa mère considérée comme une sorcière, ce qui le destinait plutôt à la mort dans ce pays superstitieux.

Un inquisiteur a été informé et la compagne du comte s’enfuit avec sa fillette et le garçonnet pour échapper aux représailles. Mais l’inquisiteur disparait…

Au retour de la jeune femme, celle-ci a perdu la voix et ne peut expliquer qui l’a protégée ni où elle était.

C’est seulement 15 ans plus tard, après le départ de son époux et de leur fils Thibault, partis aider les Cathares assiégés, que la dame retrouve sa « protectrice » et sa voix mais disparait ainsi que sa fille.

Où commencent le rêve, l’imaginaire et s’arrête la réalité ?

Oui, l’histoire est touffue et la résumer est loin d’être facile. Il faut reconnaître que dès qu’on est dedans, cela semble s’éclairer et la logique (pour autant qu’on puisse utiliser ce mot dans le monde de l’Imaginaire !) recolle les morceaux.

La maîtrise de Céline Guillaume est impressionnante. D’abord, l’Histoire du Moyen-âge, des Cathares, de la Bretagne pour le côté classique du récit. Puis les formes décalés comme la sirène, les aspects relevant du rêve…

Pour finir, soulignons aussi son français (qui m’a vraiment impressionnée) : une foule de vocabulaire pointu, relié à la période aussi – certains mots expliqués en bas de page –, qui m’a obligée à ouvrir un dictionnaire (et ce n’est pas courant !). Et Céline aime particulièrement les « fenêtres à meneaux », expression qui revient régulièrement et que j’ignorais complètement.

On sent très bien dans ce premier tome que Céline a la passion du Moyen-âge, de la fusion de la réalité et de l’Imaginaire et celle de la langue française !

Petit bémol : la fin… encore trop « finale ». On pourrait ne jamais lire le tome suivant sans avoir de frustration car il n’y a pas de récit en suspens et l’épilogue peut servir de conclusion à un livre unique.

L’élu de l’océan, Le chant des abysses T1, par Céline Guillaume, illustré par Séverine Pineaux, Terre de Brume

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