Effets du hasard (Les)

Auteur / Scénariste: 
Illustrateur / Dessinateur: 

Pour rejoindre le titre de ce livre, les effets du hasard amènent parfois à des décisions étranges ou inhabituelles, comme cette envie de chroniquer un livre d'une collection jeunesse. Le désir de changer, de lire un peu de fraicheur. Le bouquin en lui-même n’est pas très épais, l’écriture est aérée. C’est donc une lecture fluide et très rapide, adaptée effectivement à de jeunes lecteurs. Je me suis plongé dans ces pages avec amusement, m’attendant à passer un petit moment de détente. Je n’ai pas été déçu ! L’intrigue est simple, on va à l’essentiel, histoire de ne pas saouler ou dégoûter un lecteur impatient. L’auteure maîtrise son sujet mais, avant d’aller plus loin, voici le résumé :  

Maïa a les yeux noisette, les cheveux châtains, un petit nez légèrement retroussé et un QI de 117. Elle correspond en tout point aux critères choisis par ses parents sur catalogue, quinze ans plus tôt. Un soir, elle est abordée par Anthony, un garçon aux yeux verts. Maïa accepte de prendre un verre avec lui, bien qu'il lui semble beaucoup trop intelligent pour elle. Et dans sa tête tourne en boucle l'avertissement de sa prof de biologie : " Si vous tombez amoureux, ne vous affolez pas... ça fait partie des maladies bénignes de l'adolescence. Quelques comprimés de Deluvio 300, et c'est réglé."

Dans un univers un peu futuriste, un peu uchronique, la quête du bonheur passe par la beauté et l’intelligence. L’amour est considéré comme une maladie car il fait souffrir. Les contacts physiques sont rares, pour des raisons similaires. Les enfants sont conçus en laboratoire, commandés sur catalogue. La liberté individuelle est fortement amoindrie au profit de la sécurité. Tout est surveillé, analysé et contrôlé, tels les états d’âme des élèves du lycée.

Avec mes yeux et ma compréhension d’adulte, je pourrais démarrer de ce récit pour développer plusieurs analyses sociétales sur la tolérance, les préjugés, et les menaces qui pèsent sur notre mode de vie actuel, dans ce fragile équilibre liberté/sécurité.

Ces messages sont à la portée des jeunes adolescents, et si l’histoire en elle-même est agréable à lire, il y a des leçons que beaucoup pourraient en retirer. Je verrais très bien ce roman en tant que sujet d’étude dans un cours de moral ou de philosophie. Mais, au-delà de ces considérations psychologiques, je souligne la plume de l’auteure qui a réussi à me faire revivre les sensations d’un premier amour. Elle décrit cet état avec autant de simplicité que de précision. Il est dès lors presqu’impossible de ne pas s’identifier à l’héroïne, vibrer au gré de ses émotions, de ses incompréhensions, de ses espoirs.

C’est un livre à recommander pour les jeunes lecteurs (dès 13 ans), et à découvrir pour tous les autres.

 

Les effets du hasard par Marie Leymarie, couverture par Mark Mawson, Syros, avril 2016, 205 pages, 978-2-74-852094-1, 14,5€

 

Lien externe : ici

Type: 

Ajouter un commentaire