Eaux de sous le monde (Les)
Bien que ce roman ne soit pas indiqué comme faisant partie de la série « Les Sentiers des Astres », il semble se dérouler dans le monde de ces romans que je n’ai pas lus. Il est certainement possible de le lire sans avoir lu les autres, car le monde où se passe l’histoire est clairement décrit, par petites touches, au fur et à mesure ; je crains seulement d’être déçu quand je lirai éventuellement les romans de la série parce que les découvertes progressives que fait un lecteur qui commence par eux auront, pour moi et pour qui aura lu ce roman en premier, été éventées…
Dans la même ville, Faeddrantir, il y a deux communautés rivales de deux ordres religieux de moniales, le Saharon et le Nimiron. À la suite d’une inondation, qui a fait remonter des êtres de l’Inframonde, les deux couvents connaissent des apparitions jugées démoniaques et le Nimiron fait appel à un mage recommandé par l’abbesse du Saharon, Pey Romo, qui va découvrir des secrets que les doyennes du Nimiron auraient voulu garder…
Le récit s’articule comme une enquête policière, dans laquelle interfèrent, aussi, les réalités sociales et politiques de Feddrantir. Mais, même si ce n’est pas notre monde, les humains de ce monde et leurs passions sont semblables à ceux et celles du nôtre. On peut donc classer ce roman en policier fantastique. Je dis fantastique plutôt que féerique (je préfère ce terme à celui, franglais, de fantasy) parce que la magie, la présence d’une histoire ancienne avec des Géants et cet « Inframonde » qui communique avec le nôtre, sont traités d’une manière plus rationnelle que légendaire ; ce n’est pas notre monde, c’est un monde qui a des lois propres, incluant magie et êtres de l’inframonde, mais ce n’est pas un monde de féerie, héroïque ou légendaire. Et il ne comporte pas ce rejet de la science trop courant en littgen et en féerie (« fantasy »).
Les eaux de sous le monde, de Stéphane Plateau, J’ai Lu n°14192, 2024, 283 p., couverture de Johann Blas, 7,9€, ISBN 978-2-290-39555-4