Des idiots et des anges

Soumis par Josèphe Ghenzer le mar, 13/01/2009 - 21:47

Les ailes du désir

Bad influence

Un homme peu aimable, cynique et égoïste, passe ses journées au Bart‘s Bar à picoler et à mater du coin de l’œil la femme du patron. Un matin, il se réveille et découvre que des ailes sont en train de lui pousser dans le dos. Il s’efforce de les dissimuler mais sans succès et, chaque jour, elles ne font que grandir toujours un peu plus. Il tente de se faire une raison et l’idée lui vient de s’en servir pour satisfaire ses plus bas instincts mais c’est, une fois encore, peine perdue car les ailes semblent posséder leur volonté propre : celle de ne faire que le Bien.
Furieux, il emploie les grands moyens et découpe lui-même ses ailes avec une tronçonneuse dans l’espoir de retrouver une vie normale mais rien n’y fait car elles repoussent et ne font qu’attiser la convoitise de ceux qui connaissent leur existence et qui tentent de se les approprier. Lorsque le patron du bar maltraite sa femme, l’homme ne peut s’empêcher de voler à son secours et en tombe même amoureux ce qui va déclencher les foudres de son mari.

Ange ou démon

Pour son nouveau film d’animation, Bill Plympton nous raconte les mésaventures d’un homme qui est loin d’être un saint et qui se voit contraint de se conduire, bien malgré lui, comme un ange depuis que des ailes lui ont poussé dans le dos sans qu’il sache d’ailleurs pourquoi. Au travers de son scénario loufoque, Des Idiots Et Des Anges est tout à la fois un conte contemporain décalé et une parabole sur l’éternel combat entre le Bien et le Mal.

On retrouve ici l’univers si particulier de Bill Plympton à savoir une histoire étrange et absurde où l’humour pince-sans-rire et le sexe tiennent toujours une large place bien que cela soit, cette fois-ci, nettement moins cru que dans ses précédents films. Cette comédie noire et sardonique se déroule dans un univers sombre, surréaliste et monochrome où les dessins sont volontairement simplifiés au maximum. Au départ, il s’agit de simples crayonnés sur papier avec quantité de hachures qui sont ensuite scannés pour être colorisés à l’ordinateur mais sans rien perdre de la précision des dessins d’origine. Bien que l’animation soit ici artisanale et produite avec très peu de moyens puisque la bande-son comprend uniquement de la musique et des effets sonores mais sans aucun dialogue, elle n’en laisse pas moins la part belle à l’inventivité du scénario et à la singularité des traits, le tout étant empreint d’une touche de poésie malgré la noirceur de l’histoire.