Déjà Vu
Quatre jours pour vivre
La machine à remonter le temps
A la Nouvelle-Orléans, une terrible explosion à bord d’un ferry a causé la mort de centaines de personnes et a envoyé le bateau par le fond. A peine arrivé sur les lieux de la tragédie, l’agent Doug Carlin trouve des indices prouvant qu’une bombe de forte puissance en est la cause. Sur les berges du fleuve, on découvre parallèlement le cadavre, en partie brûlé, de Claire Kuchever, une jeune femme qu’on prend tout d’abord pour l’une des passagères du ferry mais, au cours de son autopsie, on découvre que sa mort remonte à quelques heures avant le drame et qu’elle avait également tenter de joindre Carlin au téléphone peu de temps avant le drame mais sans succès.
Alors que Carlin part à la recherche du poseur de bombe et tente de trouver un sens aux divers éléments bizarres qu’il vient de découvrir, il se fait enrôler au sein d’une nouvelle cellule du FBI, implantée dans un laboratoire top secret, qui utilise une machine expérimentale permettant d’ouvrir une “fenêtre sur le temps”. Cette fenêtre permet de voir directement des évènements du passé qui se sont déroulés très exactement quatre jours, six heures et quelques minutes auparavant. En observant ce passé, les membres de l’équipe tentent ainsi de retrouver les preuves nécessaires à l’arrestation d’importants criminels. Carlin va alors expérimenter, lui-même, "l’impossible" : repartir quatre jours dans le passé pour tenter d’empêcher de déjouer les plans du poseur de bombe et sauver la vie de la jeune femme dont il est en train de tomber amoureux.
Fréquence interdite
Comme dans beaucoup de films et de séries TV fonctionnant sur ce thème du voyage dans le passé, le héros va tenter de modifier le cours des événements dans le but d’empêcher une catastrophe de se produire dans le présent. Dans le cas de Déjà Vu, les scientifiques du Laboratoire de Fenêtre Temporelle ont mis au point une machine à remonter le temps mais dont le champ d’action est très limité puisqu’il ne permet que de se rendre à J-4. Pour faire accepter, tant bien que mal, au héros mais surtout au spectateur ce postulat de base, l’intrigue s’enlise alors dans l’explication de principes de physique quantique et tente d’exposer aux profanes les théories sur les trous de ver et les tunnels temporels ainsi que les moyens de courber le temps et l’espace. Au final, le scénario cumule un certain nombre d’incohérences, liées aux sempiternels paradoxes temporels, et fait aussi appel à quelques raccourcis fumeux.
Sous couvert des nécessités d’une enquête policière, le film nous montre “Big Brother” dans toute sa splendeur : un monde dans lequel la surveillance visuelle est, de plus en plus, utilisée pour observer tous les déplacements des gens où qu’ils aillent (gares, aéroports, stations-service, magasins, bureaux, autoroutes…) et traquer impitoyablement les (pseudo ?) activités criminelles.
Comme à son habitude, Tony Scott a utilisé toute sorte de caméras suivant les différentes séquences pour mettre en valeur son intrigue. Parmi toutes les scènes d’action spectaculaires que compte le film, celle de la course poursuite sur l’autoroute se déroulant dans le temps (l’agent Carlin est dans le présent et poursuit le poseur de bombe qui se trouve dans le passé à J-4) est, de loin, la plus impressionnante et la plus originale. Pour la filmer, Tony Scott a utilisé un système spécial de caméra, baptisé “Ultimate Arm”. Il s’agit d’un long bras qui a permis de faire faire à la caméra un tour complet à 360° autour d’une voiture en seulement quelques secondes.
Si le scénario de Déjà Vu laisse malheureusement à désirer, on retiendra toutefois la mise en scène musclée et efficace de Tony Scott, l’aspect spectaculaire des scènes d’action (Jerry Bruckheimer oblige !) et la prestation des acteurs, plus particulièrement celles de Denzel Washington, de Jim Caviezel et de Paula Patton.
Déjà Vu
Réalisation : Tony Scott
Avec : Denzel Washington, Paula Patton, Val Kilmer, Jim Caviezel, Adam Goldberg, Elden Henson.
Sortie le 13 décembre
Durée : 2 h 10