De 2014 à 2015 avec Christophe Collins/Corthouts

2014 L’accélérateur de particules

Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai tout de même l’impression d’avoir servi de cobaye pour les travaux de recherches du bozon ! Ah si ! Hier, je regarde mon calendrier… 2 janvier. Ce matin je reçois quoi ? Une demande de notre chef de nous à Phénix pour avoir notre avis sur l’année écoulée ! Mais...mais… Elle n’est pas… Ah si, en fait si. Dans exactement quelques jours (j’ai voulu mettre mes chiffres, mais alors selon le moment de publication de ce papier, on va encore m’accuser de compter comme un bonobo manchot…), il sera temps de dire au revoir à l’année 2014. Diantre ! Fichtre ! Corne de Bouc ! Manique en stuc !

Que vais-je donc retenir de cette année ?

Sur grand écran ? Heureux je suis d’avoir vu au moins deux films de SF avec des scénarios « originaux » ou du moins qui ne tentaient pas de surfer sur la double vague « super-héros » et « livres pour ado ». Avec Edge of Tommorow et Interstellar, la preuve a été faite que l’on peut lancer sur les écrans des films intéressants, émouvants, captivants... et qui demandent plus de deux neurones pour s’y plonger. Certes, ni l’« actionner » de Tom Cruise, ni l’« explorer » de Christopher Nolan ne sont exempts de défauts, mais cela donnera peut-être des idées à d’autres !

Par ailleurs, la Marvel a réussi une jolie passe de deux, avec un Captain America : Winter Solider qui raconte bien plus qu’une énième histoire du bien contre le mal… Et surtout, Les gardiens de la galaxie ont tout explosé sur leur passage (particulièrement aux USA, où le film est devenu un vrai phénomène…) et a rendu ses lettres de noblesse au space-opera.

A l’heure où j’écris ces lignes, je ne suis pas encore en mesure de savoir comment Peter Jackson a conclu la trilogie du Hobbit, même si certains se plaignent déjà d’un film trop long et d’un lien « forcé » avec Le Seigneur des Anneaux… Nous verrons…

Au rayon des dérapages pas trop contrôlés, la seconde aventure de Spider-Man avec Andrew Garfield commet la même erreur que le troisième opus de Sam Raimi en son temps : confondre la mise en chantier d’un film avec une grande entreprise de fan service ! Il faudrait peut-être raconter une histoire, avant de vouloir nous en mettre plein la vue…

Pareil pour Transformers, de retour pour la quatrième fois, avec des images époustouflantes (d’ailleurs, le BluRay est livré avec un making of de plus de deux heures bien plus passionnant que le film…) mais un scénario totalement abruti. Dans le monde de l’action, le retour de Jack Ryan est passé inaperçu, alors que l’on a déjà vu bien pire dans le style espionnage et suspense. La formule des Expendables a un peu atteint ses limites, avec un générique qui finira par réunir TOUS les anciens acteurs des années ‘80, mais dans un long-métrage qui manque de mordant. Et que dire de Kevin Costner qui tente une reconversion à la Liam Neeson dans 3 Days to Kill... Mais n’est pas Qui-Gon-Jin qui veut !

Enfin, si je devais terminer ce survol cinéma avec un vrai coup de cœur, il irait sans aucune hésitation à La Grande Aventure Lego. Alors que l’on pouvait s’attendre à un exploitation crasse d’une license de jouets mondialement connue, les aventures de Emett le « type comme les autres » sont un vraie perle d’humour, d’action, d’aventures et de sentiments… Avec un bonus une réflexion hilarante sur les tropes des scénarios hollywoodiens !

Et sous les couvertures ? Il a fait chaud ? L’année a vu l’occasion, pour moi, d’encore mêler nouveautés, anciennes gloires, découvertes et frustrations. Si je devais, rapidement pointer une retour heureux, c’est celui de Patrick Bauwen, avec Les fantômes d’Éden. Membre de la Ligue de l’Imaginaire, mais moins prolifique qu’un Chattam ou un Thilliez, Bauwen nous a concocté une jolie aventure, au carrefour de Stand By Me, des Goonies et de Ca. Une réussite, tout en atmosphère et en poussée d’adrénaline. Un cran en dessous, La Patience du Diable, de Maxime Chattam explore des territoires connus… mais sème surtout les graines d’un futur qui pourrait en surprendre plus d’un ! Ma double éclate de l’année, dans le domaine du polar, c’est d’une part Carl Hiaasen et ses histoires policières humoristiques qui se déroulent sur les plages de Floride… ainsi que Graham Masterton, qui aborde le monde de l’intrigue avec brio, aux côtés de Katie McGuire, enquêtrice de la police irlandaise. Du mystère avec une pointe d’horreur macabre et d’humour, du Masterton de haute volée ! Joie aussi de retrouver Stephen King, faux retraité, qui nous a servi un Dr Sleep, digne suite de Shinning, avant d’enfoncer le clou, en anglais, avec Mr Mercedes (encore du polar…) et Revival. Il me faudrait encore citer David Khara, Franck Thilliez ou Guillaume Musso… Mais ces gens ont-ils encore besoin de nous pour vendre des brouettes de bons bouquins ? Malgré une timidité et une résistance de tous les instants de la part de la chaîne du livre classique, le livre numérique a également peu à peu trouvé sa place dans mes aventures littéraires de 2014. L’un ou l’autre auteur glané sur la toile, des recueils de nouvelles, des rééditions… La masse de ce que propose le monde digital risque bien d’engloutir le lecteur… Et ne s’en sortiront une fois de plus que les auteurs qui bénéficient d’une force commerciale à même de les pousser sur le devant des listes de recherche. Le choix est là, mais le lecteur (et je m’inclus dans le nombre…) manque cruellement de curiosité.

Dans le monde du divertissement au sens plus large, cette année 2014 aura également été celle de l’arrivée de consoles de nouvelle génération… dont les améliorations sont, pour l’instant du moins, surtout graphiques. C’est très très beau… C’est très très réaliste… Mais les mécaniques de jeu évoluent finalement assez peu. La preuve, je retiendrai de cette année ludique The Evil within, par le créateur de Resident Evil, qui explore une fois encore les méandres d’un univers bourré jusqu’ à la gueule d’infectés nerveux, Watchdogs et son univers « ouvert » finalement moins riche que celui d’un Grand Theft Auto. Plus largement, de nombreux développeurs indépendants proposent chaque année des tas de jeux originaux, joyeux, décalés et surtout bien moins cher que les « grosses machines » développées par les studios géants.

 

Bref, que retenir de 2014 ? Que c’est une année qui a filé comme un lièvre sous amphétamines, que le monde de la culture de masse semble baigner dans la culture de « l’annonce », les films/livres/jeux eux-mêmes finissant parfois pas avoir moins d’importance que les campagnes de teasing/pubs virales/bandes-annonces qui les accompagnent et que les choix des consommateurs s’orientant sans cesse vers les produits « identiques », qui occupent tous l’espace médiatique au détriment d’une véritable variété. Le défi de l’amateur de culture étant d’être curieux, fureteur, découvreur, plus que jamais !

 

Et puis finalement, on s’en fout de 2014… Puisqu’en 2015, c’est le retour de Star Wars !

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