Aucun souvenir assez solide

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Aucun souvenir assez solide

L’auteur du superbe Horde du Contrevent revient avec un recueil de dix nouvelles.

L’une des figures principales du recueil est la ville, qui sert de cadre à plusieurs nouvelles. Alain Damasio propose des villes désertées, vidées, ensevelies sous une mer de goudron ou sous la coupe d’une informatique omnipotente. Rares sont les habitants et leur vie a basculé dans l’irrationnel.

Les héros mis en scène sont toujours des survivants, bien souvent des résistants, qui luttent contre la marchandisation du langage ou contre la main mise sur la communication.

L’artiste est l’autre figure de ces nouvelles, qu’il crée ses œuvres en chassant ou qu’il soit l’auteur du livre ultime. Excessif et inimitable, l’artiste d’Alain Damasio est un être qui connaît la peur et la souffrance.

Les thèmes de ce recueil ne sont pas particulièrement originaux (tel l’artiste qui devient une de ses œuvres) et si la qualité littéraire des nouvelles est indéniable, si l’écriture est dense et parfois même peu digeste, ces textes si parfaitement ciselés ne recèlent pas d’émotion, ou une émotion froide, lointaine, qui ne parvient pas à toucher la sensibilité du lecteur.

Dans sa longue postface, Systar parle de la recherche de l’esthétisme d’Alain Damasio. Si la recherche sur la langue, les jeux sur les mots et le sens sont poussés à l’extrême et parfaitement accomplis, ils laissent au lecteur l’impression que le contenant a pris le pas sur le contenu.

Aucun souvenir assez solide d’Alain Damasio, illustré par Stéphanie Aparicio, aux éditions La Volte

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