Coraline
Au-delà du réel
Les autres
Coraline Jones, une intrépide et curieuse fillette de 11 ans, vient tout juste de déménager du Michigan dans l’Oregon. Ses anciens amis lui manquent terriblement et ses parents sont bien trop occupés par leur travail pour lui accorder toute l’attention nécessaire. Pour combattre son désœuvrement, elle tente de trouver quelque attrait à son nouvel environnement en faisant la connaissance de ses plus proches voisins : Wybie Lovat (un gamin de son âge qui habite chez sa grand-mère non loin de là), Mr Bobinsky (son excentrique voisin du dessus, d’origine russe, qui prétend élever des souris sauteuses) ainsi que le tandem formé par Miss Spink et Miss Forcible (deux anciennes actrices anglaises de music-hall qui partagent le même appartement et passent leur temps à se chamailler pour des broutilles).
Malgré cela, Coraline s’ennuie à mourir jusqu’à ce qu’elle découvre une petite porte secrète dans l’une des pièces de sa nouvelle maison. Prenant alors le risque de s’aventurer à l’intérieur d’un mystérieux tunnel, elle découvre à l’autre extrémité une version alternative de sa propre vie. En apparence, cette réalité parallèle est similaire à sa vraie vie et semble même être mieux encore puisque son Autre Mère, contrairement à sa vraie mère, est constamment aux petits soins pour elle, l’écoute et lui offre tout ce qu’elle désire. Quant à son Autre Père, il ne cesse de lui mitonner toutes sortes de mets exquis et même le Chat, si hautain dans la Vraie vie, daigne maintenant s’entretenir avec elle.
Lost Souls
Coraline est tellement ravie d’être l’unique centre d’intérêt de ses Autres Parents qu’elle finit par ne même plus remarquer que leurs yeux ont été remplacés par des boutons et elle envisage même sérieusement de ne plus quitter ce Monde merveilleux qui répond à toutes ses attentes.
Pourtant, ce qui ressemblait à une vie idyllique ne tarde pas à prendre soudainement des allures d’horrible cauchemar lorsque son Autre Mère décide de se montrer enfin sous sa véritable apparence (à savoir celle d’une sorcière maléfique) et fait tout ce qui est en son pouvoir pour la garder à jamais auprès d’elle. Quand Coraline découvre, par hasard, les fantômes de trois enfants que son Autre Mère avait emprisonnés derrière un miroir bien des années auparavant, cela lui donne la force nécessaire pour enfin s’opposer à elle. Retenue prisonnière par son Autre Mère dans l’Autre Monde, Coraline va alors devoir faire preuve de courage, d’imagination et de pugnacité pour arriver à rentrer chez elle et sauver à temps sa vraie famille.
La différence, c’est que c’est pas pareil
Passionné depuis longtemps par la stop-motion, Henry Selick améliore ici le procédé en alliant, pour la 1ère fois, dans un film d’animation cette technique à celle des prises de vue en 3D stéréoscopique, ce qui apporte un rendu exceptionnel et encore plus de profondeur de champ aux décors foisonnants de l’Autre Monde dans lequel se déroule la majeure partie de l’histoire. Afin de pouvoir placer les 7 caméras 3D sur le plateau de tournage ainsi que les lumières selon l’orientation des plans, les décors ont été truffés de parties amovibles. Au final, le film comporte pas moins de 52 scènes différentes ce qui représente un record absolu dans le domaine de l’animation en stop-motion.
Toutes les marionnettes ont été faites à base de mousse de latex et de résine avec une armature en métal qui leur sert de “squelette” avant d’être recouvertes par une peau en silicone qui s’adapte ensuite à leurs mouvements et dont certaines parties sont interchangeables. Rien que pour le personnage de Coraline, on a créé 28 marionnettes différentes qui ont été ensuite déclinées avec 9 changements de costume. De plus, depuis L’Étrange Noël De Mr Jack, les progrès effectués dans le domaine de l’expression faciale ont été phénoménaux (de 150 à l’époque, on est maintenant passé à 200.000 possibilités différentes). A un moment du film, le personnage de Coraline passe par 16 expressions différentes en l’espace de seulement 35 secondes. On atteint ici un degré d’expression faciale inégalé à ce jour. Par ailleurs, de nouveaux logiciels ont été tout spécialement conçus pour les besoins de l’histoire. C’est ainsi, par exemple, que pour la scène du théâtre, ce sont 248 chiens qui ont été créés, chacun individuellement, et non pas juste seulement été dupliqués.
Avec ses personnages loufoques, son ton décalé et son univers parallèle, Coraline nous offre un fantastique voyage dans l’imaginaire par le biais de scènes enchanteresses et poétiques (le cirque avec un numéro de souris sauteuses, le numéro de music-hall dans un théâtre où tous les spectateurs sont des chiens, le jardin féerique qui en le survolant représente le visage de Coraline, etc.) tout en nous démontrant que, si l’herbe nous semble souvent plus verte ailleurs, il ne faut pourtant jamais se fier aux apparences.
Coraline
Réalisation : Henry Selick
Avec les voix de : Dakota Fanning, Teri Hatcher, Jennifer Saunders, Dawn French, Keith David, John Hodgman, Robert Bailey Jr., Ian McShane
Sortie le 10 juin
Durée : 1h 40