Commando vampires

La villa d'Este, non loin de Rome, offre des trésors architecturaux dans ses merveilleux jardins. Mais ceux-ci ne dissimulent-ils pas autant de terreur que les 7 récits suivants, dans lesquels on plonge dans un univers où anciens dieux et démons ne pardonnent pas aux humains, dont ils apprécient la chair et le sang ?

Le Commando Vampires se forme lorsque le docteur Farrère, en butte avec son frère jumeau le commissaire Farrère, se lance à la poursuite de toute une famille atteinte d'une maladie monstrueuse: la porphyrie. Mais s'agit-il bien d'une maladie ou d'une forme de possession démoniaque ?

Claude Jourdan montre ici sa passion du fantastique lovecraftien en répondant aux angoisses par l'expression de la terreur, sans laisser aucun répit au lecteur, tout en faisant la joie des amateurs de cette littérature !

Voilà un recueil de nouvelles qui m'est particulièrement difficile à chroniquer. Au sein de ces pages, vous trouverez des vampires, des chimères, des fantômes, des extra-terrestres... Bref, tout ce qui a fait la saveur du panthéon du fantastique. Je suis bien conscient qu'en brassant autant d'influences, il est très difficile d'apporter sa propre touche et de se démarquer de ses lectures. Et, justement, l'auteur désire nous montrer à quel point son amour  du fantastique lovecraftien l'a influencé. Pour cela, il n'y a aucun doute tant les références sont nombreuses et les clins d'œil appuyés.

Mais, et c'est bien là le problème, il ne suffit pas d'aimer un auteur et de s'en revendiquer, pour qu'automatiquement on soit en mesure de reprendre son flambeau. Et, clairement, Claude Jourdan n'est pas actuellement en mesure de le faire. Je dis « actuellement » car l'écriture est un travail de longue haleine s'étalant sur plusieurs années.

Et, si l'auteur a de bonnes idées malgré la difficulté de se détacher de ses influences trop marquées, il a énormément de mal à les mettre en forme. Car jamais je ne me suis senti pris par une des nouvelles composant ce recueil. Je suis resté un spectateur neutre, je n'ai rien vécu. Je n'ai pas été emmené, pas été ému... je suis resté extérieur tout le temps et cela m'a fortement dérangé.

La faute à quoi ? A plusieurs choses. Des descriptions pas assez vivantes, des dialogues trop maladroits, des choix narratifs douteux sous forme de témoignages...

Alors, pour être franc, certaines idées sont bonnes à défaut d'être originales, mais la sauce ne prend jamais.

Après, en tenant compte du facteur de la subjectivité de la lecture, un autre lecteur y trouvera peut-être son compte mais je ne peux décemment pas le conseiller.

Et ce n'est pas la dernière nouvelle, Commando Vampires, dans laquelle le ridicule s'associe à la maladresse qui me fera changer d'avis.

Commando vampires suivi du  cauchemar d’Este, par Claude Jourdan, Éditions du Masque d'or, 142 p., 18€, ISBN: 978-2-36525-039-9