Cité interdite (La)

Soumis par Josèphe Ghenzer le jeu, 15/03/2007 - 18:15

Réalisateur:

Le sang du père

Épouses et concubines

L’action du film se déroule en Chine, au Xème siècle, sous le règne de la dynastie Tang (l’une des plus flamboyantes qu’ait connu la Chine ancestrale). Au cœur de la Cité Interdite, l’Impératrice souffrante se désespère de trouver le soulagement au mal qui la ronge, à petit feu. Ses servantes attitrées, toutes les deux heures, lui apportent à boire une décoction d’herbes tout spécialement préparée par le médecin du Palais mais ce breuvage est, en réalité, un poison chargé de la faire dépérir, lentement mais sûrement. C’est l’Empereur, lui-même, qui en a donné l’ordre. De retour après une longue absence, ce dernier va découvrir qu’un complot se trame au cœur même de son palais. Pendant ce temps, l’Impératrice avale stoïquement son soi-disant remède tout en ruminant amèrement sa vengeance. Les dangereuses alliances et les manipulations des conspirateurs n’ont qu’un but : prendre le pouvoir du plus grand Empire au monde.

L’Empereur et l’assassin

Si le couple de souverains montré dans le film est composé de personnages fictifs, l’Empereur peut être vu comme l’un des militaires qui se sont réellement emparés du pouvoir à l’époque. Il n’était alors encore qu’un simple Capitaine lorsqu’il a épousé sa 1ère femme. L’Impératrice, sa 2ème épouse, était la fille d’un autre Roi régional et, en l’épousant, il a ainsi noué une puissante alliance. Son entêtement à toujours vouloir respecter scrupuleusement les rituels et les cérémonies peut être perçu comme la marque de son hypocrisie. Il aspire à reproduire les jours glorieux de la dynastie Tang alors qu’il n’est, en fait, qu’un usurpateur.

Zhang Yimou opte pour la démesure visuelle (décors du Palais, costumes des monarques, préparatifs de la Fête de Chong Yang) qui frôle souvent l’overdose (tout est tellement poussé à l’extrême que cela rend les choses un peu trop irréalistes pour être crédibles) et pour une trop grande répétitivité des lents rituels de la Cour qui a un effet assez soporifique sur le spectateur. Si tous les ingrédients d’un drame shakespearien (intrigues de palais, secrets de famille, manipulations, trahisons, corruption, amours interdites, passion, jalousie filiale, vengeance, sacrifice) à la sauce “aigre-douce” sont présents et vont crescendo tout au long de l’intrigue, le scénario n’en reste pas moins très prévisible malgré de multiples rebondissements. En outre, même si les diverses scènes de combat chorégraphiées sont techniquement réussies, elles n’en restent pas moins quelque peu décevantes en raison de leur manque certain d’originalité.