Cité 19 T1

L’histoire commence au XXIe siècle, à Paris : un homme ne trouve d’autre issue que de monter en haut de la tour St Jacques pour échapper à ses poursuivants. Sa fuite se solde par une chute, mortelle. Faustine, une lycéenne de dix-sept ans, doit se rendre à la morgue pour reconnaître le corps.

Or le cadavre n’est pas celui de son père, comme le pensaient les enquêteurs. Faustine décide de garder ce secret pour elle. Quelques jours plus tard, la jeune fille se voit elle-même en danger, et ce ne sont pas ses camarades Morgane et Vikram qui pourront l’aider. La seule piste qui s’offre à elle est celle d’un mystérieux dandy qui semble s’intéresser à elle d’une manière plus qu’étrange. Laissant derrière elle sa vie de lycéenne, Faustine s’aventure dans le métro, station Cité. Elle se réveille cent cinquante ans en arrière, dans le Paris du XIXe siècle.

Un Paris cirant de vérité et qu’elle connaît bien, pour l’avoir passionnément étudié à travers les livres et les réserves du musée d’Orsay, dont son père était le gardien… De fil en aiguille, la voilà pigiste pour le compte du Petit Journal. Cette fois, il s’agit d’enquêter sur les meurtres commis par un assassin éventreur. À mesure qu’elle approche de son but, de curieux phénomènes lui soufflent que cette étonnante réalité en cache peut-être une autre.

Ce qu’elle ignore, c’est que sa présence là n’est pas due au simple hasard. En effet, dans un XXIe siècle très high-tech, une expérience nommée Cité 19 est en train de se dérouler, sous la direction d’un homme dont les objectifs semblent plus machiavéliques que ceux officiellement avoués.

L’intrigue nous fait ainsi voyager dans trois univers parallèles, entre polar et science-fiction. De ces trois univers, la partie historique est celle qui m’a le plus intéressée. L’auteur réussit à nous rendre ce monde aussi vivant qu’il l’est pour sa jeune héroïne, et j’ai eu beaucoup plaisir à plonger avec elle dans les bas-fonds de l’île de la Cité ou à grimper les marches d’une grande demeure bourgeoise pour déguster une soupe à la tortue. Le Paris de Faustine est un Paris où les plans d’urbanisme du baron Haussmann n’ont pas encore tout remodelé, les rues y sentent le crottin et il  n'y fait pas bon nourrir des pensées libertaires.

Un roman divertissant, donc, avec une partie historique bien menée qui devrait faire le bonheur des amateurs de steampunk. Le tout se lit d’une traite et se termine sur un suspense. Ça tombe bien, le tome 2 est à paraître en février 2016.

 Cité 19 par Stéphane Michaka, PKJ