Chasseuse de trolls (La)

Les trolls, vous y croyez ? Ben Susso oui, à fond. Elle a construit un site web autour d’une photo prise par son grand-père, photo qui représente un gros animal avec un autre sur le dos. Le petit est « bizarre », mi-humain, mi-animal.

Susso est une same, peuple du nord de la Suède, et tient, avec sa mère et sa sœur, une boutique de souvenirs sames dans une ville touristique. Mais quand une vieille dame l’appelle pour signaler la présence d’un drôle de petit homme très vieux et ridé, elle file installer un appareil photo. Même détruit par le fils de cette dame, l’appareil révèle quelques photos surprenantes.

Au même moment, un petit garçon de 4 ans est enlevé.

A-t-il été enlevé par le petit homme ? Déjà en 1978, une femme avait clamé haut et fort que son fils avait été enlevé par un géant pas tout à fait humain. Les trolls existent-ils ? Pourquoi ne les voit-on jamais ? Qui les protège ?

Ce livre est à la fois un thriller policier, à la recherche des enfants disparus, et un ouvrage de fantasy. Les trolls décrits ne sont pas très sympathiques et toujours aussi puants que leur réputation le prétend. Ils sont métamorphes et rentrent dans l’esprit des gens. Ils aiment les enfants (mais on n’append jamais pourquoi), vivent très vieux et ont des complices humains qui, volontairement ou dominés mentalement, les abritent, les nourrissent.

Stefan Spjut écrit un long road movie en Suède, à la recherche de ces drôles de petits êtres qui y vivraient. Son écriture est efficace et abordable. Son style est dynamique, à l’exception d’un petit coup de mou, d’une certaine longueur pour le lecteur qui espère des réponses vers la page 500– mais au final, c’était inévitable pour ne pas arriver trop vite et bâcler la conclusion, surprenante.

En plus on découvre des usages suédois peu connus, comme le tabac à chiquer appelé snus. Aucun nom difficile à prononcer ou vocabulaire exotique qui pourraient retenir le lecteur.

Mais enfin, de quoi parle-t-on ? Ça n’existe pas, les trolls, hein ?

La chasseuse de trolls par Stefan Spjut, Actes Sud