Chasseurs de dragons

Les deux font la paire



Courage, fuyons !

Comme à leur habitude, Gwizdo (avec son baratin et sa roublardise) et Lian-Chu (avec sa bonhomie et son imposante masse musculaire) parcourent la région en quête de contrats fructueux. Ils proposent aux malchanceux paysans dont les cultures sont saccagées par d’horribles dragons de les en débarrasser illico en échange de quelques écus. Leur ambition est d’arriver à économiser assez d’argent pour s’acheter une jolie petite fermette où ils pourront y couler des jours heureux. Ils ne sont toutefois pas au bout de leurs peines car la concurrence est de plus en plus rude et ils ont la fâcheuse tendance à dépenser leur argent plus vite qu’ils ne le gagnent.


De son côté, le seigneur Arnold vit terré dans son château depuis des années car il est terrifié par un terrible dragon qui revient le hanter à intervalles réguliers. Pour l’aider, sa jeune nièce Zoé se met en quête de valeureux héros, pareils à ceux qui peuplent des contes de fée qu’elle passe son temps à lire pour échapper à son ennuyeux quotidien. C’est là qu’elle fait la connaissance de Gwizdo et Lian-Chu, les deux losers qui n’ont jamais chassé que des dragons de seconde zone. Elle voit alors en eux les héros de ses rêves et le rusé Gwizdo, alléché par la fortune du seigneur Arnold, se garde bien de la détromper. Voyant là l’occasion inespérée de pouvoir enfin se payer la fermette de ses rêves, Gwizdo arrive à extorquer au seigneur Arnold une pleine bourse d’or à titre d’acompte sur leur futur travail et il s’apprête à quitter discrètement la contrée. Mais c’est sans compter sur l’exubérante Zoé qui, bien déterminée à vivre enfin la grande aventure loin du château familial, met comme condition à la remise de l’argent qu’elle accompagne les deux héros dans leur chasse au fameux dragon. Dès lors, Gwizdo n’a malheureusement plus le choix. C’est donc en compagnie de Lian-Chu, d’Hector et de Zoé qu’il lui faudra entreprendre un long et périlleux voyage vers le bout des terres, là où sommeille pour très peu de temps encore le plus terrifiant monstre qui ait jamais existé : le Bouffe Monde, un légendaire dragon qui apparaît toutes les 30 saisons pour semer destruction et désolation sur son passage.

Héros malgré eux



Poussés par l’idéaliste et très fleur bleue Zoé, l’espiègle et entêtée nièce du seigneur Arnold, qui les prend pour d’invincibles héros, les deux infortunés compères ne vont pas tarder à se retrouver en pleine galère. C’est donc bien malgré eux que les deux gueux mal dégrossis et un peu losers, vont se transformer en preux chevaliers au cœur pur. Ce qui est un rêve devenu réalité pour Zoé ne va pas tarder à devenir le pire des cauchemars pour Gwizdo. On retrouve ici, bien évidemment, le concept de base de Chasseurs De Dragons (à savoir le mariage incongru entre, d’un côté, l’univers fantastique des dragons et, de l’autre, celui très terre à terre de tous les problèmes liés à l’exercice du métier de chasseurs : trouver de nouveaux contrats, payer ses factures…) ainsi que les divers ingrédients qui ont fait le succès de la série TV : le mariage insolite entre le cartoon et l’Heroïc-Fantasy, l’humour déjanté, les personnages décalés et l’extrême qualité des graphismes.

C’est donc avec un réel plaisir qu’on suit cette nouvelle aventure burlesque des deux “héros” et du turbulent mais pas moins peureux Hector (leur fidèle compagnon de galère qui les accompagne partout) au cours de laquelle ils vont devoir affronter de multiples monstres de toutes tailles et de toutes formes mais qui ne ressemblent en rien aux dragons mythiques qu’on voit habituellement dans ce genre de films. On est particulièrement frappé par l’aspect très réaliste et la beauté des décors avec leur incroyable profondeur de champ qui plonge instantanément le spectateur au cœur de l’univers fantastique dans lequel se déroule l’action, prouvant ainsi que l’animation 3D française n’a décidément rien à envier à ses concurrents qu’elles soient américaines ou japonaises.

Si le film est tout à la fois drôle (voire parfois même délirant) avec son lot de situations gaguesques, particulièrement inventif avec son bestiaire de “dragons” au look sortant résolument de l’ordinaire et visuellement spectaculaire, on regrettera toutefois le manque de consistance de son histoire qui s’apparente malheureusement plus à un simple pitch qu’à un vrai scénario digne d’un long métrage.

Chasseurs De Dragons

Réalisation : Arthur Qwak, Guillaume Ivernel.

Avec les voix de : Vincent Lindon, Patrick Timsit, Marie Drion, Amanda Lear, Philippe Nahon

Sortie le 26 mars 2008

Durée : 1h 20

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