Chant des fées (Le)
Sylvie Former est bretonne, bibliothécaire et conteuse. Après un premier recueil consacré au loup (Les loups, légendes, peurs bleues, fables et fantaisies du temps où ils étaient à nos portes), paru chez Albin Michel, en voici un second dédié aux fées, « de tous temps et de tous les pays », comme elle l’annonce. Voici donc 51 petits contes brefs ou très brefs, issus de l'imaginaire populaire. Ils s’articulent autour des quatre saisons, de l'été au printemps.
Sylvie Former brasse large et va chercher ses récits un peu partout dans le monde, même si la France se taille la part du lion (19 textes). Certaines contrées sont attendues : Irlande, le Royaume-Uni ou la Russie, d'autres sont plus originaux, ainsi le Sri Lanka, la Laponie, la Chine, la Serbie, ou... le Yémen. Mais les fées ne sont-elles pas de partout et de nulle part ? Et la thématique universelle ? Les fées, partie du « petit peuple » ne sont ni bonnes ni mauvaises, elles ignorent le bien et le mal et ne vivent que pour elles, parfois gentilles et bienfaisantes, souvent égoïstes et cruelles. Et c’est telles qu’elles apparaîtront dans ce beau panorama qui réjouira les amateurs de « light fantasy ». Il y a de curieux réminiscences, parfois : Dame Vinaigre (Angleterre) rappelle ainsi directement le Conte du pêcheur et du petit poisson d'or, de Pouchkine, Les trois citrons (Italie) se souvient du Gozzi de L'amour des trois oranges (mis en opéra par Prokofiev) et Les larmes de Dahut} offre une variation de la légende de la ville d'Ys. Une belle présentation de récits féeriques : le lecteur y fera de multiples rencontres inattendues. A découvrir sans modération.
Le chant des fées de Sylvie Folmer, Terre de brume, coll. Bibliothèque du merveilleux, 2014, illustration de Maxfield Parrish, 239 p., 18 euros.
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