Chambre 1408

Réalisateur: 

Nuit de terreur

La chambre des horreurs

Mike Enslin est un écrivain reconnu, spécialisé dans les romans d’épouvante et les guides qui recensent les lieux hantés les plus célèbres du monde tout en explorant au passage tous les mythes et légendes qui les entourent. Malgré cela, il n’a jamais cru ni aux fantômes, ni aux esprits. Pour lui, la vie après la mort n’est que pure invention et, jusque-là, il a passé suffisamment de temps dans des maisons dites “hantées” et des cimetières pour le vérifier. Depuis la perte prématurée de sa fille Katie qui a bouleversé sa vie, il parcourt le monde en quête de lieux insolites à faire figurer dans ses prochains ouvrages, espérant penser à autre chose et atténuer ainsi son chagrin incommensurable. Alors qu’il est en panne d’inspiration pour terminer son nouveau livre, il reçoit une carte postale qui mentionne l’existence d’une mystérieuse chambre 1408 au Dolphin Hotel à New York, où se sont produites de nombreuses morts violentes et inexpliquées. Enslin décide alors d’aller y passer une nuit pensant qu’il va y trouver matière à enfin écrire le dernier chapitre de son livre.



Arrivé au Dolphin Hotel, son directeur, Gerald Olin, fait tout pour le dissuader de s’installer dans la fameuse chambre 1408. Pour cela, il va même jusqu’à lui avouer que depuis 95 ans que l’hôtel existe, il y a déjà eu 56 décès (meurtres ou suicides) survenus dans des circonstances plus qu’énigmatiques dans cette chambre qui n’accueille d’ailleurs plus aucun client depuis des années car personne n’arrive à y rester plus d’une heure. Seul le personnel y pénètre encore une fois par mois pendant un court laps de temps pour y faire un rapide ménage. Malgré tout, Enslin n’a que faire de sa mise en garde car il est persuadé que toute cette histoire n’est qu’une vaste arnaque, mise au point par Olin avec la complicité de ses employés, pour se faire de la publicité gratuite et attirer toutes sortes de curieux. Enslin insiste : il veut passer la nuit dans la chambre 1408 et dans aucune autre. A peine est-il entré dans la fameuse chambre que la porte se verrouille toute seule et toutes ses tentatives pour en sortir avant le lendemain matin seront vaines. Il y est retenu prisonnier et il ne lui faudra pas attendre bien longtemps avant d’assister à d’horribles évènements surnaturels qui vont faire voler en éclats son scepticisme. Pour lui, la question n’est désormais plus de savoir si le paranormal existe ou pas mais, bel et bien, de ne pas sombrer dans la folie et de trouver le moyen de survivre à cette interminable nuit de terreur.



Derrière la porte

Chambre 1408 est un savant mélange d’histoire de fantômes et de thriller psychologique dans la mesure où l’esprit qui hante cette chambre agit comme une sorte de catalyseur qui fait ressurgir du passé le vécu ainsi que les émotions de ses occupants et les utilise pour les manipuler. Une fois prisonnier du lieu, Enslin va alors revoir des membres de sa famille et des amis décédés mais aussi des clients de l’hôtel qui sont tous morts dans cette chambre infernale. Fragilisé par la perte tragique de sa fille dont il ne s’est jamais remis, il ne sait plus trop quoi penser de toutes ces incroyables manifestations surnaturelles (violent coup de froid qui recouvre toute la pièce d’une épaisse couche de givre, une déferlante qui sort d’un tableau maritime et submerge la pièce, incendie spontané, visions hallucinées des meurtres et suicides qui se sont produits sur les lieux dans le passé, apparitions de fantômes dont celui de sa fille, etc.) auxquelles il se voit brusquement confronté : ce qu’il voit est-il bien réel ou a-t-il tout simplement basculé dans la folie ? La chambre a-t-elle une réelle action sur lui ou serait-il seulement victime de projections de mauvais tours que lui jouerait son inconscient ?

A la manière d’un bon vieil épisode de La Quatrième Dimension ou encore de Shining (difficile de ne pas faire le rapprochement puisque la majeure partie de l’action se déroule dans une chambre hantée d’un hôtel), Mikael Hafström opte ici pour une mise en scène classique (sans effet de style genre clip vidéo, ni montage hystérique pourtant à la mode en ce moment dans le cinéma de genre) et a essayé au maximum de rendre les choses réelles en utilisant le moins possible d’effets spéciaux (bien que le film comporte toutefois quand même environ 400 plans à effets visuels). A part quelques scènes (celle qui précède l’arrivée d’Enslin dans la fameuse chambre et les flashes-back relatifs à son passé), le scénario respecte les règles du huis-clos, en termes d’unité de temps (une nuit) et d’unité de lieu (la chambre 1408), ce qui rend d’autant plus remarquable la prestation hors pair de John Cusack (dans le rôle du sceptique et désabusé romancier confronté à ses démons intérieurs) puisqu’il porte à lui tout seul le film sur ses épaules (Samuel L. Jackson ne tient ici qu’un rôle mineur, celui du directeur de l’hôtel).

Chambre 1408

Réalisation : Mikael Hafström

Avec : John Cusack, Samuel L. Jackson, Mary McCormack, Jasmine Jessica Anthony.

Sortie le 16 janvier 2008

Durée : 1h 34

Sections: 
Type: