Bannis et les Proscrits T2 et T3 (Les)

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J’attendais avec impatience mon tour de lecture en bibliothèque pour dévorer ce deuxième tome, mais la liste d’attente était fort longue. C’est dire le succès de la série. Petit miracle, elle réunit dans une même passion les plus jeunes et les autres.

C’est avec beaucoup de chance que j’ai pu lire finalement, les tomes 2 et 3 à la file. Reste le vide quand on n’a plus qu’à attendre l’année suivante pour le tome 4. Heureusement, il y a encore deux tomes à découvrir. Et j’espère que James Clemens, ce raconteur d’histoires, ne s’arrêtera pas en chemin pour nous faire partager ses rêveries aventureuses et écologiques.

L’histoire : le sort d’Alaséa dépend du Journal Sanglant, un talisman forgé il y a 500 ans qui doit permettre de vaincre le Seigneur Noir et ses ombres. Mais tout ne s’est pas déroulé comme prévu et la manipulation de ce talisman n’est pas sans danger. Il faudra que des forces s’assemblent pour y parvenir. Et certaines forces peuvent paraître être des faiblesses aux yeux de certains. Certaines forces relèvent tout autant des ombres que de la lumière et il faut un grand cœur pour parvenir à maintenir l’équilibre.

James Clemens a le talent de ne pas laisser tomber l’action une seconde tout en enrichissant la psychologie de ses personnages. Talent appréciable car quand il faut que l’action retombe comme un soufflé pour donner de la profondeur aux personnages, cela casse le rythme. Là, rien à craindre. On ne peut souffler une minute. Ce qui écourte vos nuits d’autant. Autant dire qu’il ne faut rien prévoir de précis à faire quand on a « Les bannis et les proscrits » à lire. Vous serez indisponibles, inaccessibles, pris que vous serez dans les filets des histoires qui se tissent et les nouveaux personnages à rencontrer.

James Clemens décline plusieurs niveaux de lectures. On peut lire cela comme une simple aventure de capes et d’épées avec son zeste de magie noire et son aura de magie blanche. Ou bien, on peut aller un peu plus loin et lire cela comme une allégorie des mésaventures de notre planète terre et de ces habitants. Car en Alaséa comme sur la terre, l’équilibre a été rompu. J’apprécie ce genre de fable. C’est comme un récit mythologique qui en dit bien plus sur notre propre monde…

Chacun des personnages est lié, plus ou moins à un animal ou à une partie de l’environnement. Ils vivent une symbiose mise à mal par ces forces du mal. Sans doute le fait que James Clemens soit vétérinaire (ou l’ait été) lui permet de raconter cette symbiose avec autant d’empathie. Tous ceux qui vivent en complicité avec un animal et en proximité de la nature apprécieront.

Dans ce deuxième tome, le groupe des compagnons d’Elena se constitue et s’enrichit. Elena fait l’apprentissage de son pouvoir parfois à ses dépens.


Là, Elena maîtrise de mieux en mieux son pouvoir, mais son coeur est si grand qu’elle risque souvent sa vie pour sauver les autres. Au risque ce céder sa part d’humanité à la sorcière qui est en elle.

Pour celui-ci, j’ai ralenti mon rythme de lecture, pour en profiter au maximum. Comme quand on déguste un chocolat ou une douceur… Pour ne pas que ça s’arrête. Hélas, 618 pages plus tard, j’ai ressenti le vide du lecteur après une lecture passionnante. Un état qu’on aime éprouver parce que la lecture a été intense mais qui est malgré tout désagréable à vivre.

L’histoire s’est encore étoffée avec la découverte de l’univers maritime d’Alaséa et la traversée d’un marécage des plus étranges. Si vous aimez les dragons et les sirènes, laissez vous embarquer. Des alliances inattendues se dévoilent. Mais les forces de l’ombre résistent.

Par contre, l’amitié, l’acceptation de l’autre dans sa différence, renforce l’attachement à l’aventure.

Si vous êtes fasciné par les univers médiévaux, les mythologies nordiques particulièrement, vous verrez un bel imagier d’enluminures se dérouler sous vos yeux au fur et à mesure de votre avancée en lecture.
C’est sans doute pour cela que les plus jeunes aiment cette série. Cela se lit comme une bande dessinée. On voit les images, on entend les fracas des combats.

Au niveau des aventures, c’est tour à tour, un livre de magie, de piraterie, d’écologie, de cape et d’épée, de quête d’un trésor, de partages et d’amitiés… Non, ce n’est pas mentir que de comparer cette série au « Seigneur des anneaux » même si l’envergure est moindre. Mais cette série est accessible à tous.

C’est un superbe cadeau à faire à des amateurs de fantaisie, junior et senior pour partager un plaisir commun.

Les Bannis et les Proscrits de James Clemens,

Tome 2 : Les Foudres de la Sor’cière

Tome 3 : La Guerre de la Sor’cière, Bragelonne

traduits par Isabelle TROIN et illustrés par Marie-Claire PAYET

Bragelonne, 2007 et 2008

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