Terre, planète impériale

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Milady continue de rééditer les textes d’Arthur C. Clarke. Après Odyssées l’intégrale des nouvelles de l’auteur, voici Terre, planète impériale. Il s’agit d’un roman mineur, paru dans les années 70, réservé à un public d’adolescents. On me rétorquera que c’était aussi le cas pour la trilogie de l’espace précédemment sortie chez Milady. C’est vrai, mais ici cela se ressent particulièrement par le manque flagrant d’actions dans ce roman.

Dans cette histoire, en 2276, on suit Duncan, petit-fils de Malcolm Makenzie, un ingénieur qui a fait fortune en exportant sur Terre de l’hydrogène puisé sur Titan, le plus gros satellite de Saturne. Duncan a été cloné, car la colonie humaine qui vit sur Titan est dans l’incapacité de se reproduire naturellement. Lui, et son père Colin, sont des clones, et lui-même devra se cloner pour avoir un descendant.

Duncan doit se rendre sur Terre pour les célébrations du 500ème anniversaire des États-Unis (Isaac Asimov nous avait proposé la nouvelle L’homme bicentenaire pour fêter les deux siècles des USA). Un roman qu’on devine un peu trop pro-américain et qui laissera dans l’indifférence totale les Européens que nous sommes.

Après un périple dans le système solaire, Duncan va découvrir la planète-mère et être confronté à la gravitation plus forte que celle de Titan. Il va aussi être confronté à la technologie et surtout à la nature florissante qui lui est totalement inconnue sur Titan. Pour lui, la Terre aurait dû s’appeler Océan.

Duncan va découvrir que son ancien meilleur ami organise un trafic de titanite, des pierres précieuses. Trafic qui finance un projet d’écoute spatiale.

L’extraterrestre qui découvre la Terre, c’est un sujet déjà exploité par d’autres auteurs. En terre étrangère de Robert A. Heinlein est de loin meilleur et a raflé le prix Hugo en 1962.

C’est un roman qui ne laissera pas de souvenirs impérissables aux lecteurs, si ce n’est celui de chercher où est l’action dans ce roman de 400 pages. Mais dans sa logique de réédition de l’œuvre d’Arthur C. Clarke, Milady se devait aussi de sortir ce livre. Donc, cette édition est très cohérente par rapport aux cinq livres précédemment sortis (Les chants de la Terre lointaine, la trilogie de l’espace, Les enfants d’Icare, Les gouffres de la Lune, Odyssées).

Je suggérerais à Milady d’éditer prochainement le cycle Base Vénus que Arthur C. Clarke a écrit avec Paul Preuss, précédemment sorti chez J’ai lu en 6 tomes. Je les ai toujours, et ils n’ont jamais été réédités. En plus, c’est cohérent avec l’anthologie Odyssées, car c’est une réutilisation des nouvelles de Clarke dans une histoire plus moderne qui se déroule à travers tout le système solaire. L’idéal serait un ou deux omnibus pour ce cycle.

Donc, Terre planète impériale, c’est à lire, mais pas indispensable. Amusant car c’est une ballade à travers le système solaire qui mènera Duncan Makenzie sur Terre.

Terre planète impériale par Arthur C. Clarke, Milady, 2014, 408 pages, traduit par George H. Gallet, illustration de Pascal Casolari

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