Rançon des ténèbres (La)

Auteur / Scénariste: 
Traducteur: 


John Newton a tout pour être heureux. Une femme aimante, des enfants que l’on dira sages et pour couronner le tout, il est un auteur à succès.

Pour l’instant, il a beaucoup de difficulté à entamer sa prochaine œuvre. La nouvelle maison qu’ils ont achetée avec les droits d’auteur du dernier livre accapare son attention.

Alors, la page demeure obstinément blanche.

Une simple lettre jetée sur le patio avec une certaine négligence amène l’enfer et le démon dans la vie de notre cher John.

Et pourtant sur cette lettre pleine de fautes d’orthographe, il n’y a qu’une exigence de gamin puéril. Verser du chocolat sur la tombe d’untel avant deux jours !

Quoi de plus puéril ?

John n’a que faire de ce genre de blagues plus que douteuses.

Et si je n’obéis pas ? se dit-il, que m’arrivera-t-il ?

Dommage.

C’est le premier mot qui m’est venu à l’esprit en terminant ce livre.

Oui, dommage que l’auteur n’ait pas exploité à fond cette histoire de malédiction. Dommage qu’il n’ait pas achevé toute cette histoire dans une explosion de haine et de fureur.

Pourtant, cela commençait plutôt bien. Avec cette montée en crescendo vers une confrontation que se voudrait terrible.

J’ai suivi avec intérêt les aventures de John, cet auteur en mal d’inspiration qui voit sa vie heurtée puis envahie par cette terrible malédiction venue du fond des âges. Lui et sa famille, fraîchement installée au creux de cette ville pittoresque au passé noir et lourd comme les caveaux du cimetière abandonné de tous.

J’ai eu l’impression que l’auteur ne savait pas comment faire la transition avec d’un côté la malédiction, de l’autre, les villageois qui en savaient plus qu’ils ne voulaient en dire.

J’attendais avec une certaine impatience le chapitre où l’auteur m’emmenait chez ce grand-père rongé par la maladie d’Alzheimer, ce grand-père voulant à tout prix, lors de ses moments de lucidité, prendre contact avec John pour le mettre en garde contre cette malédiction. Et comme son beau-fils, avide de l’héritage, l’affame à l’insu de la propre fille, ce grand-père parviendra-t-il à joindre John ?

C’est à la limite le plus captivant de ce roman.

Simon Clark a eu peur de se lâcher, de s’enfoncer dans le fantastique comme s’il avait été retenu. Et pourtant, il avait su si bien le faire dans « Vampyrrhic ».

C’est vraiment dommage.

La rançon des ténèbres par Simon Clark, Éditions Milady, traduit de l’anglais par Mélanie Fazy, illustration de couverture : Anne-Claire Payer

Type: