Cycle de Mars II (Le)

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Après La légende de Tarzan et Le cycle de Mars I, les éditions Omnibus poursuivent la réédition des chefs-d’œuvre du pionnier de la science-fantasy. Voici donc la suite (et fin) des aventures de John Carter, parues de 1927 à 1941 :

- Le conspirateur de Mars (The Mastermind of Mars)

- Le combattant de Mars (A Fighting Man of Mars)

- Les épées de Mars (Swords of Mars)

- Les hommes synthétiques de Mars (Synthetic Men of Mars)

- Llana de Gathol (Llana of Gathol).


Les spécialistes remarqueront que manquent John Carter et le géant de Mars et Les hommes-squelettes de Jupiter. Mais, posthumes, c’est le fils, John Coleman Burroughs, qui les rédigea en grande partie ; ils se voient donc souvent écartés du « canon barsoomien » (Jacques van Herp). Ces deux romans figuraient dans la précédente édition du Cycle de Mars, publiée par Claude Lefrancq Éditeur en 1994-1995, introuvable actuellement.

Il était donc bon de reprendre en français la quasi-intégralité des péripéties de John Carter, Seigneur de la Guerre de Mars, dans la même et excellente traduction de Martine Blond. N’ayant plus relu ces livres qui m’avaient enchanté il y a presque vingt ans, j’ai craint qu’ils n’eussent pris un coup de vieux en 2013. J’ai donc, par pure expérience, relu un des cinq romans. Un peu au hasard, j’ai choisi Le combattant de Mars, l’un des plus palpitants de la série sur foi de mes fiches de 1995. Eh bien, tout heureux, j’y ai retrouvé l’enchantement recherché. Comme souvent dans les romans tardifs d’une série, Burroughs néglige son héros principal pour donner la parole soit à un personnage secondaire, soit à un nouveau venu, évoluant bien sûr dans le cadre connu. Noble de la Cité d’Helium, Hadron d’Hastor, ici, tente de secourir sa belle, enlevée par de mystérieux ennemis, rencontre une esclave au cœur pur, combat un Grand Singe Blanc, est condamné à une mort atroce, s’enfuit, échappe à des araignées géantes, rencontre un savant fou inventeur d’une cape d’invisibilité et d’une arme absolue, manque de se faire dévorer par un peuple dégénéré et cannibale, etc. : terrible ! La magie opère toujours, après autant d’années, grâce à la folle inventivité de l’auteur américain, génie du courant populaire.

Les autres romans sont tout aussi passionnants. Deux d’entre eux mettent en scène le génial chirurgien Ras Thavas, créateur, entre autres, d’hommes synthétiques, et maître de transplantations étranges. Llana de Gathol se compose de quatre novellas, dans lesquelles on rencontrera d’anciens morts, des cadavres congelés dignes des Guerriers de l’Ombre jaune d’Henri Vernes, ou une tribu d’invisibles. L’imagination de Burroughs est sans limites.

Conclusion : ERB reste ce créateur de mondes extraordinaires que décrivent toutes les histoires de la science-fiction, et, en ce sens, figure incontournable du genre. Mais en plus, il reste lisible de nos jours, tout comme Alexandre Dumas pour le roman historique. Sa réussite ? Une intrigue se nourrissant de rebondissements constants, placée dans des décors fascinants. L’inextricable mélange de ces deux éléments explique son succès durant des décennies, et a inspiré d’innombrables écrivains, de Jack Vance à Michael Moorcock ou à Robert Silberberg.

Grâces soient rendues aux Éditions Omnibus de permettre aux Francophones de plonger ou replonger dans ce monde d’imaginaire pur et hautement jouissif. Il est à espérer que suivront les cycles de Pellucidar, Vénus, La Lune ou Caspak, et, surtout, enfin même, une intégrale de tous les romans consacrés à Tarzan, jamais réalisée en traduction française.

Edgar Rice Burroughs, Le cycle de Mars II, Éditions Omnibus 2013, traduit par Martine Blond, illustré par Mark Taraskoff, 984 p., 28 €.

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Commentaires

Ça c’est le genre de chronique que j’adore mon cher Bruno, et comme je suis aussi un inconditionnel d’Edgar Rice Burroughs. Vraiment excellent !