Pardons de Locronan (Les)

1911. Village de Locronan, Bretagne, c’est comme tous les 6 ans, le pèlerinage de la Grande Troménie, celui qui rend hommage à Saint Ronan, célèbre dans tout le Finistère.

Ronan, c’est aussi l’aubergiste. Sa femme, la Mahé, est tisseuse comme leur fille, Linette, 18 ans tout frais et des galants pour la courtiser. 3 fils aussi renforcent la famille.

Les galants de Linette ? Auffroi, timide et introverti fils du gros marchand de textile, 16 ans et martyrisé par son père. Il y a aussi Yves, peintre, un peu plus âgé, parti et revenu de Paris. Puis ce mystérieux Tanguy, proche de la tradition druidique qui est arrivé pour la procession.

Puis surtout, il y a tout ces mystères : l’eau du puits empoissonnée, les chutes inexplicables, le cercueil déterré…

J’adore la grande culture d’Edouard Brasey, c’est vrai. Pourtant je vais oser dire qu’ici, l’abondance de détails sur ce pèlerinage plombe un peu les 75 premières pages. C’est en effet ce qu’il faut lire avant d’enfin entamer dans le récit romanesque.

Passé ce « chenal culturel », l’histoire s’emballe et on est embarqué dans une série de faits délictueux, de meurtres et de vengeance qui ne nous laissent pas reprendre notre souffle. C’est une classique théorie du secret de famille mais bien menée, avec la touche d’Histoire et de France profonde qui lui donne corps.

Donc accrochez-vous au début du livre ou alors prenez les choses dans un autre ordre : ce juillet 2013 aura lieu le pèlerinage de la Grande Troménie. Allez-y et revivez le côté historique et local en lisant ce roman juste après.

Les pardons de Locronan par Edouard Brasey, illustré par une peinture de Jean Breton, collection "France e toujours et d’aujourd"hui, Calmann-Lévy