Ere des phalanstères (L')

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D’un côté, il y a ceux qui vivent extra-muros et qui profitent grâce à leurs DOMs et leurs I.A.s de toutes les richesses d’un monde presque vide. De l’autre, il y a les habitants des phalanstères, ceux qui, grâce aux prophètes Ubik et Florem, ont échappé à la Fin du Monde il y a cent cycles et vivent, choyés comme des princes par une armée de serviteurs robots, les quatre-vingt années de vie que Gaïa leur octroie, à charge pour eux de décroître et disparaître par non-renouvellement générationnel. Ces deux mondes, le monde extérieur - où les oisifs se laissent servir par DOMs, I.A.s et nanorobots, voyagent librement et ne voient même pas les phalanstères - et le monde des phalanstères - géré par les prêtres de Gaïa, et desquels nul ne peut sortir à cause de la Peur qui les terrasse dès qu’ils essayent de le faire - existent depuis 2044 sous le contrôle d’un groupe de 360 dirigeants, la Boussole.

Mais peut-on mentir toujours et à tous ? Certains jeunes des deux communautés remarquent des anomalies, aggravées par une I.A. qui ne supporte plus le rôle qu’elle doit jouer, et le roman raconte la fin de cette ère qui aura duré cent ans, depuis l’effondrement de la société capitaliste, financière et industrielle et la réunification d’une humanité malgré tout tellement réduite que même en réintégrant les exclus des phalanstères, il y aura assez pour tous.

Est-il besoin de remarquer à quel point cette fable, par ailleurs séduisante et amusante, pêche par excès d’optimisme et comporte une incohérence majeure dans l’idée que les nouveaux maîtres du monde auraient voulu ne tuer personne, auraient stocké les milliards d’individus endormis et congelés et les réveilleraient au fur et à mesure de ce que la décroissance ibèreraient des places dans les phalanstères. Un simple calcul montrerait l’impossibilité d’un tel schéma, ceci sans omettre la question : pour quoi faire ? Si les habitants des phalanstères ne fournissent même pas une main d’œuvre nécessaire...

Un joli conte, mais à prendre comme tel : un divertissement, pas un avertissement. Agréable à lire, mais comme un pur délassement. Qui a dit qu’il n’en fallait pas ? Pas moi.

L’ère des phalanstères par Gil Braltard, Céléphaïs 2012, 251p., couv.
Frank Vriens, 12€, ISBN 978-2-34577-0259

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