Oniromaque

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La Ligue Hanséatique, forte de ses zeppelins bombardeurs, s’est emparée de toute l’Europe du Nord, dont la Francie. Elle aimerait désormais jeter son dévolu sur l’Occitanie.

En Grèce, un putsch place des colonels au pouvoir.

Des brigades internationales se créent pour contrer les militaires et rétablir la démocratie. Parmi ces volontaires, voici Jordi, mi-Occitan mi-Francien, Dino Buzzati, Carlos Saura, Tita Piaz ou encore Yannis Ritsos.

Arrivés en Macédoine, base arrière des brigadistes, ceux-ci ont une drôle de surprise : ils ne vont pas combattre directement, mais entrer à tour de rôle dans une étrange machine, l’oniromaque, qui peut rendre les rêves effectifs et changer ainsi la réalité.

Et si le remède s’avérait pire que le mal ?

Jacques Boireau (1946-2011) était professeur de lettres, passionné par l’écriture, la marche, l’escalade et la photographie. Révélé en 1976 dans la revue Univers par Yves Frémion, publié au cours des années quatre-vingt par toutes les revues et anthologies (y compris par Libération), il a obtenu en 1980 le Prix Rosny aîné pour sa nouvelle Chronique de la vallée.
Trop marqué science-fiction pour les éditeurs de littérature générale, trop mainstream pour les éditeurs de SF, Jacques Boireau a construit une œuvre à part, en dehors des dictats du milieu éditorial.

Seuls deux romans et une quarantaine de nouvelles auront été publiés de son vivant et de nombreuses perles de cet auteur restent à découvrir.

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Cette œuvre, dont le caractère science-fictif n’est pas discutable, n’est pas vraiment une uchronie, comme les Chroniques sarrazines du même auteur : il ne s’agir pas d’envisager les conséquences d’un changement de l’histoire d’ailleurs les changements, même dans la situation de départ, sont bien trop nombreux pour pouvoir être étudiés. C’est, plutôt, une réflexion sur les réalités multiples et l’influence de cette machine de contrôle ou plutôt de modification incontrôlée de la réalité. Et surtout sur les univers intérieurs du narrateur, seul personnage vraiment constant entre les univers successifs, et dont les alternances d’implication politique et de retour à ses problèmes amoureux amèneront une fin en queue de poisson. Un roman de « fiction spéculative » réussi, poétique et évocateur, dont on comprend que la « littérature générale » n’ait pas voulu. Et que je ne saurais trop recommander.

Oniromaque de Jacques Boireau, Éditions Armada, 2012, 252p., couv. Michel Borderie, préface Pierre Stolze, 14€ version papier, 6€ en versions numériques (epub, PDF, Kindle) sans DRM

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