Fille du sang, Trilogie des joyaux noirs T1

Fille du Sang

Dorothéa SaDiablo règne sur Terreille et la communauté des sorcières grâce à son statut, ses pouvoirs et surtout, son absence totale de moralité. Certains territoires résistent encore mais elle est prête à tout pour les soumettre. Elle décide donc d’envoyer Daimon Sadi, dit le Sadique, à la Reine de Chaillot pour la déstabiliser. Ce Prince de Guerre orné du Noir est en effet le plus merveilleux des amants, mais également un danger permanent, car la puissance de son joyau noir est immense. Heureusement, un anneau de soumission permet à Dorothéa de le contrôler.

Mais depuis peu les courants de pouvoir sont perturbés, et d’étranges phénomènes se produisent, intrigants les plus puissants. Ainsi Sahtan, Gardien des morts, découvre qu’une étrange petite fille se ballade à sa guise dans son royaume, et que sa puissance magique dépasse tout ce qui a jamais été connu. Est-elle Sorcière, celle qu’annonce la Prophétie ? Jaenelle devient rapidement l’objet de beaucoup d’attentions et Sahtan craint pour la vie de la petite fille. La lutte à venir s’annonce mortelle.

L’univers d’Anne Bishop repose sur une hiérarchie du pouvoir liée à la couleur du joyau dont les sorciers et les sorcières sont pourvus lors d’une cérémonie de passage, l’Offrande. Cette société est matriarcale mais la soumission des hommes est tantôt volontaire tantôt forcée, ce qui induit des rapports de force complexes que l’auteur exploite parfaitement. L’auteur met en présence deux camps, l’un qui représente le Mal et l’autre... le Mal, mais un Mal en réaction aux exactions subies, ou alors doté d’un code moral très strict qui empêche les débordements.

Ce monde est cohérent et riche, et le rythme du roman ne souffre d’aucun temps mort. Il n’y a pas de réelles scènes de combat, car si les situations crues ne sont pas évitées, elles ne sont pas pour autant mises en scène. Malgré cet environnement, le récit est loin d’être sombre et on se prend à sourire à de nombreuses reprises. La Fille du Sang est un très bon roman qui laisse ouvert toutes les possibilités pour les luttes de pouvoir à venir.

La Fille du sang, La Trilogie des joyaux noirs T1 par Anne Bishop, traduction de Claire Kreutzberger, couverture de Larry Rostant, Milady