Comme des larmes sous la pluie

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Voici le premier roman de Véronique Biefnot. « Comme des larmes sous la pluie » tourne autour de deux personnages principaux. Simon Bersic, un écrivain à succès, a toutes les peines à surmonter la perte de sa femme. Avec son fils, il a décidé de quitter la France et de venir habiter Bruxelles. Et puis il y a Naëlle, belle, mystérieuse, renfermée sur elle-même, qui a des difficultés à établir le contact avec les autres. Au milieu de ces deux personnages, il y a Céline et Grégoire, un couple d’amis de Simon, qui involontairement mettra en contact Simon et Naëlle.

Une fois les deux personnages principaux présentés, on a la certitude qu’ils ont un futur en commun. On ne sait pas trop quand ni comment, mais on le devine. Et Véronique Biefnot sème petit à petit des indices qui vont dans ce sens. Mais parallèlement à cette histoire, les pensées d’un enfant viennent perturber l’histoire. Mais quel lien peut-il exister entre Simon, Naëlle et cet enfant ? Aucun élément ne nous est fourni, ce qui donne l’impression de lire deux histoires différentes. Mais c’est une illusion entretenue par l’auteur. À un certain moment, Véronique Biefnot nous surprend par un coup de tonnerre, en faisant chavirer nos convictions. Ce qui semblait être un roman cousu de fil blanc devient soudain un drame. Les pensées de l’enfant, qui ont entrecoupé les différents chapitres, deviennent soudain compréhensibles pour le lecteur.

Véronique Biefnot aborde ici un fait divers qui colle à l’actualité de ces dernières années. Je ne citerai pas de nom, pour ne pas mettre les futurs lecteurs sur la voie. Mais en lisant ce roman, on ne peut pas s’empêcher de faire le parallèle à de sordides faits divers qui se sont passés dans plusieurs pays, dont la Belgique.

En toile de fond, on trouve Bruxelles. Le Bruxelles des Bruxellois, pas celui des touristes. Véronique Biefnot prend un malin plaisir à nous décrire des lieux accessibles à tous. On devine qu’elle a dû fréquenter la plupart d’entre eux, car les lieux sont minutieusement décrits ainsi que les habitudes des personnages secondaires.

« Comme des larmes sous la pluie » est le premier roman de Véronique Biefnot, un auteur belge, qui est en fait est une comédienne, metteuse en scène au théâtre. Le lecteur ne se rendra pas vraiment compte qu’il s’agit de son premier roman, car c’est tellement bien écrit qu’on a l’impression d’avoir dans les mains le livre d’un auteur qui en est à son dixième titre. C’est fluide, rythmé, captivant, sensible, touchant, mystérieux. On s’attache aux personnages, car ils sont admirablement décrits. On peut suivre leurs pensées et on se prend au jeu de vouloir la même chose qu’eux. C’est un roman sans faille. On y passe de la joie à la tristesse et on finit sur une note d’espoir. Lorsqu’on tourne la dernière page du livre, on regrette que ce soit déjà fini. Le titre reflète exactement l’histoire. On aurait aussi pu l’appeler « seconde chance ».

À coup sûr, Véronique Biefnot est une excellente romancière qu’on a évidemment envie de lire dans d’autres livres. Elle fait preuve d’une telle maitrise qu’on se demande pourquoi elle n’a pas écrit plus tôt ! Ceci est son premier roman, mais pas son dernier. La suite de ce roman « Les murmures de la terre » a été éditée chez Héloïse d’Ormesson. Elle pourra se lire de manière indépendante. Un troisième et dernier tome devrait boucler cette histoire hors du commun.

Le planning de Véronique Biefnot est relativement chargé. En 2012, deux autres livres vont également sortir, dont un oscillera entre fantastique et science-fiction (Animalter) et il s’adressera à un public plus jeune.

Voilà un livre original qui a remporté le prix des lecteurs en 2012.
_Véronique Biefnot, un auteur à suivre de très près !

Interview ici

Comme des larmes sous la pluie, Véronique Biefnot, Livre de Poche, 2012, 360 pages.

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