Avant les diamants
Un auteur cinéphile
Romancier et traducteur (par exemple du formidable album Superman vs Mohammed Ali de Neal Adams), Dominique Maisons s’est fait connaître en remportant le grand prix VSD du polar en 2011 avec Le psychopompe. Notons aussi qu’il aime s’inspirer du cinéma dans son œuvre : dans Avant les diamants, une des héroïnes n’est autre que la star Hedy Lamarr (la plus belle des Dalila) !
Quand le rêve devient cauchemar
En 1953 le maccarthysme règne sur Hollywood. Le major Buckman est chargé de financer et de monter un film anti-rouges et vantant les mérites de l’armée. Pour ce faire, il associe le père Starace, qui dirige une ligue de vertu malgré ses penchants homosexuels, et le mafieux Jack Dragna. Ils dénichent le producteur fauché Larkin Moffat pour faire ce film. Ce dernier y voit l’occasion rêvée de mettre en valeur sa protégée Didi. Mais voilà, on lui propose la jeune starlette Liz Montgomery comme premier rôle. Et les choses se compliquent quand Didi rencontre Liz : elles tombent amoureuses l’une de l’autre, suscitant la sympathie du bel Errol Flynn et de son amie Hedy Lamarr à qui il demande de veiller sur elles. Bientôt, Moffat a des doutes et va alors péter les plombs…
Un bon roman noir
Avant les diamants évoque forcément le James Ellroy du Dalhia noir et d’American Tabloïd. On y retrouve personnages réels et inventés, plongés dans une intrigue touffue mêlant sexe, drogue, politique et… cinéma. On sent chez Dominique Maisons une cinéphilie sincère (le titre évoque un dialogue du film Casbah avec Hedy Lamarr bien sûr) et aussi beaucoup d’affection pour ses personnages, souvent torturés. On passe donc un très bon moment de lecture.
Dominique Maisons, Avant les diamants, La Martinière, août 2020, 528 pages, 21,90 €, ISBN 978-2732495125