Au cœur de mes envies par Xavier Watillon

Il avait quitté ses draps avant l’aube, incapable de ramener son esprit sur la voie du sommeil. Ses vêtements l’attendaient, parfaitement pliés, à deux pas de l’entrée. Il foulait les pavés humides de l’avenue avant que les premiers rayons commencent à les sécher. Inutiles et petites mains s’affairaient autour de lui, criant, se bousculant, profitant de l’absence des belles gens pour s’approprier les rues – l’homme faisait de son mieux pour les éviter et les ignorer. Le vent humide glissant le long de la Tamise lui rafraîchit les pensées, donnant à ses projets davantage de clarté.

Le barbier était à son poste, debout devant son enseigne. Le salon de thé, quant à lui, n’ouvrirait que dans quelques heures, et un gamin plus petit que sa pile de journaux en avait profité pour accaparer sa devanture. La vie prenait petit à petit possession des lieux, et les passants les plus matinaux commençaient seulement à battre les trottoirs de leurs pas.

L’homme était à l’avance et s’en satisfaisait. L’épaule plaquée contre un lampadaire de fonte, il fixait le coin de la rue, l’oreille aux aguets. Sa patience était encore intouchée lorsque les premières pétarades résonnèrent enfin jusqu’à lui.

Le soleil avait échauffé le coton de sa redingote, mais cette chaleur n’était en rien semblable au brasier qui venait de liquéfier son cœur. La calèche fumante apparut en rugissant, donnant à chaque instant l’impression qu’il s’agissait de son dernier. Elle laissait derrière elle un nuage jaunâtre, qui piquait aux yeux et brûlait les poumons. Le lampadaire perdit son soutien tandis que l’homme se redressait, remettait son chapeau en place et réajustait ses bretelles.

La fenêtre du véhicule n’était qu’à moitié abaissée – il y faisait trop sombre pour qu’il y distingue quoi que ce soit, mais il n’avait nul besoin de chercher aussi loin. Quatre doigts laiteux dépassaient de l’habitacle et tambourinaient doucement une cadence inaudible.

Il les fixa sans ciller, sans penser, tâchant d’ancrer cette image au plus profond de sa mémoire. Il pivota sur lui-même à mesure que la calèche avançait, puis la perdit de vue. Enfin, il dégorgea ses poumons essoufflés et respira à pleine bouche les âcres fumeroles qui se dissipaient déjà.

« Ce soir » murmura Kalster, « Je la verrai enfin… »

 

*

Plusieurs mois de poursuites discrètes, trop de pattes graissées et de nuits écourtées pour être au bon endroit au bon moment, tant de rêves éveillés sont sur le point de culminer. Son manoir se dresse devant moi. Ma gorge se serre, tant d’émotion qu’à cause de l’atmosphère piquante qui naît de ses cheminées biscornues. Je m’accroche au faîte de la haute grille et scrute les fenêtres, à la recherche de celle qui donne sur l’objet de mon désir. Certaines sont dissimulées par un amas de branches, d’autres rougeoient dans la nuit, mais une seule est parfois envahie par l’ombre, fine et gracieuse, d’une délicieuse créature.

Par chance, le parc entourant le manoir grouille de vie. Ses bruits et sa végétation dense couvrent mon avancée, feutrent mes pas et dissimulent ma présence. Ils ne m’abandonnent qu’au pied du mur, mon dernier obstacle. Je me contrains à m’arrêter et me forcer à inspirer – elle est si proche que mon désir menace de prendre le dessus, mais je dois en rester le maître.

Des tuyaux de cuivre traversent la façade tel un enchevêtrement de plantes grimpantes gonflées et rigides. Certains sont chauds, certains sont froids, d’autres encore me picotent les paumes, mais peut-être est-ce mon désir, à peine contenu, qui tente de s’échapper.

L’ascension est trop longue – je peine à trouver des prises qui ne meurtrissent pas mes mains. La tête me tourne bien avant que j’atteigne le troisième étage. Enfin, je passe un bras derrière les tubulures cuivrées et je parviens à retrouver mon souffle, mais lorsque je lève les yeux, je le perds à nouveau. La mise au point au travers des carrés de verre me coûte une éternité de patience et s’accompagne d’une crampe au cœur. Je la vois : la comtesse Mandrague d’Énéor – l’unique descendante des alchimistes royaux dévoués depuis la nuit des temps à la gloire de notre nation. La renommée de son nom n’a d’égale que celle de sa beauté, et sa légendaire inaccessibilité.

Son bras bat une mesure inaudible et pourtant envoûtante. Ses cheveux de platine touchent presque les lattes du parquet. Je devine sa nuque entre deux mèches tombantes, et bien que les parois ocre de sa baignoire dérobent sa beauté à ma vue, je me pâme, prêt à vendre mon âme pour un instant à ses côtés.

Mon désir à lui seul pourrait-il mettre un terme à la course du temps ou devrais-je me satisfaire de cette victoire médiocre, rentrer à ma demeure où m’attendent les nuits ternes et fiévreuses de celui qui a contemplé les portes du paradis ?

Le choix échappe à mon emprise lorsque la nuque de la comtesse se raidit enfin. Elle pose ses avant-bras dégoulinants de part et d’autre de la bassine et se lève.

Mon cœur s’emballe. Il martèle ma poitrine avec tant de force qu’il ne tardera pas à la perforer. Assourdi et subjugué, je n’ai plus qu’une envie – ouvrir la fenêtre, pénétrer dans la pièce, hurler mon amour et goûter à la chair de Mandrague d’Énéor –, mais je n’en fais rien. Tout au plus mes sourcils se froncent-ils, maintenant qu’elle est droite et fière. La comtesse est couverte d’une substance visqueuse, violacée, qui épouse ses formes galbées : c’est une seconde peau qu’elle a gardé de son bain. Lorsque son pied touche le sol, la couche se craquèle et se répand aux environs. Ses cuisses se raidissent tandis qu’elle s’étire. Les cristaux qui couvrent son buste s’effritent au contact de son essuie. Seul son visage n’est pas teinté par la substance – sa peau est semblable à la neige, ses yeux à deux émeraudes, plongés dans les miens.

Pour toute réaction, elle lève une paupière. Son sourire espiègle est inattendu, enivrant. Ses lèvres s’animent – sans doute murmure-t-elle un charme –, et je reste figé comme un benêt, à la dévorer du regard. Je vois à peine son cerbère fulminant faire irruption dans la pièce. Le majordome des Énéor s’élance vers moi, arme au poing, mais il n’ouvre pas la fenêtre : il se contente de tourner avec force une roue métallique, qui libère une bouffée de vapeur en sifflant. Enfin, je recouvre mes esprits. Mes yeux quittent ceux de Mandrague et je me prépare à prendre la poudre d’escampette, mais ma manche est prise au piège dans l’entrelacs de tubulures et me renvoie non sans ironie à l’état de mon cœur. Les tuyaux se mettent à trembler et libèrent un gaz odieux. Je voudrais tant replonger mon regard dans celui de Mandrague, mais mes paupières sont trop lourdes.

 

*

Les craquements des braises attirent péniblement mon esprit à l’orée de la conscience – doucement, je m’éveille. Ma joue droite s’est gorgée de la chaleur d’un petit braséro. Sa lumière rougeâtre renforce les ténèbres qui épousent les draperies de mon lit. Quelques cendres en tombent et s’abîment sur le parquet. Au mur, je reconnais les armoiries des Énéor – un oiseau de métal dont les ailes se referment autour d’un sablier.

Je suis seul et la plupart de mes vêtements ont disparu. Le plancher grince sous mes pas quand je me glisse hors du lit et me faufile vers la fenêtre. Mon escapade, pourtant prudente, ne passe pas inaperçue – j’entends déjà qu’on approche. Sans prendre la peine d’écarter les rideaux, je saisis la poignée et ouvre les battants à la volée, mais nul ciel ne m’accueille, pas même celui de la nuit. L’issue est obturée d’une paroi de métal lisse. Ses seules aspérités – des têtes de vis de la taille de mon pouce – ne laissent aucun doute quant à sa solidité.

— Est-ce ainsi qu’on accueille une dame ?

Le sang me monte aux joues. Un frisson me traverse. Cette voix qui s’élève dans mon dos est telle que je l’avais imaginée – son timbre est clair et tranchant. Je me retourne sans hâte, incapable de trouver mes mots ou d’empêcher cette rencontre désastreuse, en aucun point semblable à l’image que je m’en étais faite en songe. Le majordome, arme à la main, tient le pas de la porte. Les boutons de son gilet manquent de se défiler à chacune de ses respirations tant il est gonflé de colère. Ma comtesse, quant à elle, n’affiche aucun courroux – elle semble même amusée. Elle est parée d’une robe de bal recoupée au niveau des cuisses et porte un tablier de cuir noir. Ses cuissardes se chargent de cacher le reste de son corps et battent une mesure parfaite sur le parquet. Je n’ai pour ma part qu’un caleçon et beaucoup d’embarras à offrir à sa vue.

Tant pour rompre le silence que pour ne pas me tenir là sans rien faire, je me courbe et me présente.

— Kalster, pour vous servir…

— Allons bon, vous avez sauté des étapes et maintenant vous en revenez aux présentations ? Ne me faites pas perdre mon temps. Je ne peux accepter qu’un inconnu viole mon intimité – vous comprendrez j’en suis sûre que mon nom implique une réputation qu’il me faut préserver.

Le sens de ses paroles me frappe. Je lorgne le majordome, mais la gueule de son arme est braquée vers le sol. Mandrague, quant à elle, se gausse de ma réaction.

— Voyons… nous ne sommes pas des bêtes. Profiterez-vous de mon hospitalité ?

Ma bouche s’ouvre et se referme sans que ma honte suffise à l’empêcher de parler sans me demander mon avis.

— Vous souhaitez que je… reste ? Ici ?

— Bien sûr, ici ! Où iriez-vous ? N’avez-vous pas déjà assez vu de ma chambre ?

— Je suis confus…

— Stop ! Arrêtons-nous là, je n’ai cure de vos excuses. Laissez-moi plutôt…

Elle s’approche de moi, si majestueuse que j’ai besoin de toutes mes forces pour ne pas reculer de terreur. La comtesse se penche. L’extrémité de ses doigts frôle mon épaule nue. Ses lèvres violettes caressent le coin de ma bouche. Je sens le sang gonfler mes tempes, brûler mes joues, et j’entends à peine son murmure : « … vous souhaiter la plus belle des nuits ».

Je ne vois déjà plus que son dos, par-delà lequel son majordome me dévisage avec mépris. En un instant, ils ont quitté la pièce et je me glisse dans les couvertures. Je ferme les yeux pour tenter de revivre cet instant, de le graver dans ma mémoire, mais le sommeil m’emporte et m’apporte son lot de fantasmes.

 

*

« Que ne donnerais-je pour lire ce que vous content vos rêves… Quelle apparence prennent-ils ? De quelles merveilles vos songes s’habillent-ils ? »

Son murmure m’éveille, mais je n’ouvre pas les paupières. Je sens l’empreinte de ses doigts, qui caressent mes tempes, ma joue, mon torse. Peut-être suis-je toujours endormi, mais je préfère ne pas y songer et m’oublier dans mon plaisir. Trop vite, sa voix se fait insistante : j’y devine son impatience.

— N’êtes-vous pas assez reposé ? Ouvrez donc grand les yeux – j’ai de quoi assouvir…

Sa main quitte ma peau, n’y laissant qu’un fantôme. Docilement, je lui obéis. Elle est assise en tailleur à mes côtés.

— … Votre faim ! termine-t-elle en soulevant une cloche de métal. Partagerez-vous mon repas ? 

L’odeur prend mes naseaux d’assaut et torture mon ventre, qui me trahit d’un gargouillis.

— Tout ce que vous désirez, comtesse.

Elle pouffe dignement, une main devant la bouche – sait-elle seulement que je ne dis que la vérité ? Son cerbère se tient toujours derrière elle, aussi raide qu’à l’habitude, et reste silencieux tout au long du repas, comme Mandrague, comme moi.

Lorsque la comtesse plonge ses yeux d’émeraude dans les miens, le temps s’arrête. Je remarque à peine ses longs cils pailletés d’or battre une mesure inaudible. Bientôt, ma vue s’embue sous l’emprise des épices de la nourriture. Elle rit de plus belle et je ne sais où me mettre, mais constatant ma déconfiture, elle se penche vers moi. Son odeur émousse mes autres sens. Là où ses lèvres se posent, la peau me picote.

Le majordome rompt le charme d’un raclement de gorge et d’un claquement de métal lorsqu’il récupère le plateau. Ses pas s’éloignent, et avec eux ceux de ma muse. Le temps que je passe avec elle s’envole sans que je puisse le retenir – éreinté et repu, je m’effondre à nouveau.

 

*

Je suis seul, cette fois, lorsque la conscience me revient. Elle réintègre mon corps avec autant de réticence que d’anticipation – ce n’est pas sans regret que je quitte mes fantasmes nocturnes, mais j’entretiens l’espoir fébrile de les alimenter davantage. Adossé contre l’oreiller et le montant du lit, je scrute la pièce. J’y remarque des peintures que j’avais jusqu’alors ignorées : de sombres scènes dont les sujets ne peuvent être que les aïeux des Énéor tant leurs traits sont semblables. Criblé de leurs regards placides, je sursaute lorsque la porte s’ouvre à la volée. Je n’ai pas entendu la comtesse Mandrague approcher, car cette fois ses pieds sont nus. Elle porte de nouveau sa robe de bal coupée aux cuisses, mais elle a délaissé son tablier de cuir, m’offrant l’exquise vue de la dentelle sur sa peau. Tandis qu’elle me tourne le dos pour refermer la porte, je ne peux m’empêcher de remarquer que les lacets de son bustier sont moins serrés qu’ils le devraient. Les nœuds de sa robe sont défaits, dévoilant sa beauté laiteuse bien plus que de raison, bien trop pour ma raison.

Ses hanches se déchainent sur les quelques mètres qui nous séparent, manquant à chaque mouvement de me faire perdre la tête. Ma langue est sèche et je n’ai aucun mot prêt à sortir pour combler le silence – je ne peux que baragouiner une question sans intérêt.

— Vous êtes seule, madame ? Où est donc notre ami ? dis-je en hochant du menton vers l’entrée.

À nouveau, elle dessine un sourire espiègle sous ses yeux rieurs. Elle prend place à mon côté dans un tourbillon de tissu et touche mon bras.

— Nous n’en sommes plus là… n’est-ce pas ? Nous avons à parler d’une chose essentielle, qui ne peut être dite qu’aux oreilles concernées.

— De quoi voulez-vous donc discuter ?

— D’avenir…

— Le mien ?

— Le nôtre ! Si c’est ce que vous désirez ? 

Est-il seulement possible que je ne sois en train de rêver ? Comment tout cela se peut-il ? Fébrilement, je cherche une explication, bien que chaque parcelle de mon corps souhaite me voir échouer. Peut-être suis-je tombé de sa fenêtre, sans doute ai-je perdu la raison ? Même après avoir dévolu la majeure partie de mon temps à des rêves bien plus fous, j’ai du mal à croire que ma vie puisse prendre ce chemin. Pourtant, Mandrague est bien là, devant moi. Son toucher, son odeur, sa présence – je ne peux douter d’elle. Je suis à peine ce qu’elle dit, ou même ce que je réponds – je n’en ai pas besoin, pour avoir nuit après nuit déclamé mon amour comme je le fais à présent.

J’ai encore beaucoup à avouer et plus encore à penser, mais elle s’incline déjà vers moi. L’empreinte de ses dents sur mes lèvres me fait frissonner de plaisir, me fait vibrer de désir. Elle s’apprête à me quitter à nouveau – c’en est trop ! – pourrais-je seulement tenir une nuit de plus ? Je voudrais bondir hors du lit, la saisir dans mes bras, mais je ne parviens qu’à fermer les yeux et je ne la vois même pas disparaître derrière la porte.

 

*

En m’éveillant, j’ai courageusement affronté les questions qui m’avaient assailli la veille : pourquoi suis-je enfermé ici, sans ciel ni soleil, et pour quelle raison la comtesse m’a-t-elle pris sous son aile ? Je ne peux m’imaginer combien de temps s’est écoulé depuis que je suis arrivé, mais pour la première fois de ma vie, je suis comblé. J’ai fini par comprendre : je dois être tombé, comme je le pensais. Sans doute me suis-je blessé. C’est pour cela qu’elle prend soin de moi, qu’elle me ménage et qu’il me faut tant de repos, mais je vais mieux à présent. Je me suis promis de le lui dire – qu’elle cesse de s’inquiéter et que nous puissions enfin vivre pleinement notre amour.

Mandrague entre sans un mot, sans un bruit. Elle s’approche sur la pointe de ses pieds nus et, d’un geste, m’intime le silence. Ses lèvres violettes se figent en un sourire brûlant tandis qu’elle se dégage des épaulettes de sa robe. D’un mouvement lent, mesuré, elle défait l’unique nœud qui la maintient en place. Le vêtement tombe au sol, découvrant son corps si fragile, mais elle est loin d’être débarrassée de ses plus beaux atours. Un corset de laiton cintre sa taille, s’évase sur ses hanches et termine sa course dans son jupon de dentelles cuivrées. Il enserre son buste, qui semble hurler ses envies de liberté. Je réalise que mon cœur bat la chamade lorsqu’elle pose une main glacée sur mon sein gauche. Je sens les vibrations des battements remonter le long de son bras et je murmure : « Il est tout à vous ».

Elle sourit à pleines dents et susurre : « La fougue de votre amour et votre jeunesse m’emplissent de vie. Je ne croyais plus qu’il m’était possible de ressentir… ».

Elle plonge sa bouche dans mon cou. Son souffle me fait tressaillir. Elle mordille ma peau tandis qu’appelé ailleurs, mon sang quitte mes joues – elle le découvre et glousse de plaisir. Bientôt, elle se redresse sur les genoux et m’enjambe. Elle se saisit des boucles de son corset de laiton et les défait les unes après les autres. Chaque cliquetis me fait l’effet d’une décharge, dont l’apogée est toute proche. Elle se libère de son carcan – le métal a laissé des marques rosées sur sa chair si tendre. Une part de son buste détone avec sa peau laiteuse : une zone circulaire où subsistent les cristaux violacés de son bain. Je n’y vois ni peau ni vêtement, mais un amas cristallin dont je ne peux faire sens, qui crépite et siffle au contact de l’air, jouant un rythme lugubre. Elle prend mon visage entre ses doigts si fins et le détourne vers le sien. J’y lis la crainte, la tristesse, l’espoir aussi.

Douterait-elle de ma passion ? Je ne peux supporter cette idée… Je ne suis pas de ceux qui ne peuvent appréhender que le monde soit fait de plus qu’ils puissent l’imaginer. Je lui souris, mettant dans mon regard tout l’amour, tout le désir que je peux rassembler – j’y engage jusqu’à mon âme, que je damnerais pour elle. Du même mouvement, je me redresse et colle mon torse contre le sien. Sa peau est glacée, mais j’ai assez de chaleur pour deux. Mes lèvres partent de son ventre, couvrent ses seins, son cou, sa gorge, puis prennent sa bouche d’assaut. Une de ses larmes s’écoule le long de l’arête de mon nez lorsque mes yeux s’assombrissent.

 

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