Art du féminisme (L')

Avant toute chose, je remercie les éditions Hugo de m’avoir fourni cet exemplaire de L’art du féminisme. C’était une découverte pleine de sens, où le Féminisme, avec un grand « F », de ces cent soixante dernières années est mis en lumière en parallèle à l’art qui l’a accompagné et l’accompagne encore.

Très tôt, les mouvements de lutte pour les droits des femmes ont compris le pouvoir de l’image et l’ont utilisé pour servir leurs messages. Des affiches des suffragettes aux photographies de Carrie Mae Weems, en passant par les "Nanas" de Niki de Saint Phalle ou encore les clips de Beyoncé, L’art du féminisme donne à voir la façon dont le combat des femmes a influencé les arts graphiques et les médias.

Dans ce livre, plus de trois cent cinquante œuvres. Des photographies, des peintures, voire même des chansons qui sont toutes parole du féminisme selon l’époque. Lorsque les pages défilent, vos yeux sont absorbés par toutes ces images qui vous parlent, vous attirent. Parfois, vous pensez en connaître le sens, alors qu’en fait vous n’en connaissez que la partie émergée.

Découvrir ce livre, c’est aussi une manière de tester ses connaissances, mais surtout de s’informer, de s’immerger dans des pensées d’époques et mentalités que nous avons, ou pas, connues. Comment ? Par tous les commentaires qui l’accompagnent, le contexte replacé, les témoignages des artistes.

 

Pour ce faire, L’art du féminisme est divisé en trois parties. Chacune possède son avant-propos, son histoire, sa perspective, ses artistes.

D’abord, nous avons Le droit de vote et au-delà (1857-1949). Période où la femme n’a pas sa place dans l’art officiel, cela n’empêche pas certaines de s’exprimer, par la peinture notamment. Les différences sont exposées, les revendications posées ; le livre vous en montrera quelques-unes que vous pourrez découvrir afin d’imaginer l’époque, ses peines et ses espoirs.

Ensuite, Définir le féminisme (1960-1988), petit à petit l’époque nous parle de plus en plus, car elle est plus actuelle. Des photographies apparaissent, l’art évolue encore, mais le combat également. On se questionne, on espère encore, on avance, pas à pas, mais le combat jamais ne semble terminé.

Pour finir, Redéfinir le féminisme (1989 à aujourd’hui), sans doute ma partie favorite car celle qui me parle le plus. De l’art actuel, que je connais, que j’ai découvert et que je redécouvre désormais. Des combats que je mène, que je suis, et une injustice que je ressens, pour moi ou pour les autres. Une partie qui me parle et m’interpelle, car elle met aussi en exergue le fait suivant : jamais cela ne s’arrêtera, mais toujours le combat doit continuer. Car chaque victoire est à fêter, et chaque chose obtenue risque de nous être enlevée : rien n’est gravé, mais, à la fin de ce livre, on a une meilleure idée d’où l’on vient et de comment ces cent soixante dernières années ont été vécues par ces femmes, ces artistes.

 

En résumé, L’art du féminisme, c’est de l’Histoire illustrée, agréable pour l’œil et pour l’esprit. Ce livre est très bien agencé, informatif et compréhensible pour un public large. Si vous désirez vous immerger dans une époque que vous pensez connaître ou dans une autre que vous aimeriez découvrir, alors plongez au cœur de la lutte pour les droits des femmes au travers du pouvoir de l’image.

 

L'art du féminisme, par Xabier Arakisaain, Maria Balshaw, Lucinda Gosling, Hilary Robinson, Amy Tobin, Hugo Image, septembre 2019, 272 pages, 9782755641189, 39,95€

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