Araluna

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En cette mi-XIVème siècle, les caprices du destin et la guerre de cent ans vont amener un chevalier Breton en plein comté de Luxembourg. Le successeur de Jean l’Aveugle, mort héroïquement à la bataille de Crécy, confiera une mission capitale à celui qu’on surnommera plus tard « le loup noir de Bretagne » : protéger la cité d’Arlon et le pays qui l’entoure. Dès lors, aucun brigand ne pourra ravager et piller impunément sans être poursuivi par les « Compagnons d’Araluna ». Aventures, batailles épiques, romantisme, réflexion sur la guerre et la religion composent la trame d’Araluna. Un roman s’incrustant dans l’histoire régionale d’Arlon et de ses alentours.

 

Pour commencer, je vais parler du scénario. J’avoue qu’a priori, je ne savais pas vraiment où l’auteur souhaitait nous mener. L’histoire semblait beaucoup tourner autour de son personnage, au même nom que lui, Philippe de Sombreval. Difficile de parler de l’intrigue sans en passer par le protagoniste. Au fil des pages, on en apprend sur ce chevalier au sale caractère. N’ayant pas lu le résumé, je ne saisissais pas le fil conducteur du récit. Je l’ai toutefois compris après être retournée lire le résumé (j’avais dû le lire et oublier certains détails). C’est dommage, parce que j’aurais voulu comprendre le roman sans devoir retourner sur la quatrième de couverture, mais ce n’est peut-être que moi.

L’auteur mélange de réels éléments de l’Histoire à sa fiction, soucieux de respecter au maximum les événements tels qu’ils sont décrits. Quand il dérivait un peu, il y avait une note de bas de page explicative. J’ai trouvé ça très honnête de sa part et, personnellement, j’ai appris pas mal de choses sur l’histoire régionale d’Arlon et de ses alentours. Je pense que ce texte touchera plus particulièrement les lecteurs belges, surtout les Arlonais. Bien que basique, le scénario a fini par m’emporter et me donnait envie de continuer ma lecture jusqu’à la dernière page.

Pendant la première moitié du livre, on rencontre plein de nouveaux personnages. J’étais un peu perdue, aux premiers abords, mais plus il y en avait, plus ça devenait intéressant. Ils apportaient une certaine fraîcheur aux Compagnons d’Araluna. L’intrigue reste globalement agréable, mais elle ne m’a pas du tout marquée par sa prévisibilité et d’un léger manque de peps. En dehors de cela, elle s’avère intéressante au niveau historique, via sa dimension pédagogique qui attise curiosité et intérêt pour l’histoire arlonaise.

 

La plume de l’auteur se lit très facilement, étant fluide et accessible à tout âge. J’ai fini le livre en quatre traites, je pense, preuve qu’il passe bien. Le seul souci est le manque de style. Je n’ai pas été happée par l’écriture, au point de boire chaque mot et chaque phrase. J’entrais et ressortais trop vite de ma lecture, sans me sentir gênée ou frustrée. Une autre raison qui, selon moi, en fait une lecture bonne, certes, mais pas transcendante du tout. En revanche, je tire mon chapeau à Philippe Sombreval pour sa faculté à nous parler de l’Histoire, avec des termes propres à cette période, sans nous perdre. Il dose bien ses informations et n’utilise pas des mots trop difficiles à la compréhension, parvenant à insuffler de la légèreté dans cette époque complexe. Par ailleurs, j’ai trouvé les scènes de combat, les personnages et les décors généralement bien décrits. Je trouve que, à défaut d’avoir une âme, la plume de l’auteur a su recouvrir le roman d’une certaine ambiance particulière.

 

J’avoue que, concernant les personnages, je n’ai pas grand-chose à dire. Ils ne m’ont pas vraiment touchée, et je ne me rappelle même pas de la moitié (il y en a trop, en peu de pages). Au cours de la lecture, leur nombre ne m’a pas dérangée, mais là, j’avoue que peu me sont restés vraiment en mémoire. Même si l’histoire tourne autour de Philippe de Sombreval, j’ai trouvé ça chouette que chaque personnage puisse avoir son chapitre dédié et qu’on retrouve, au final, pas mal d’interventions d’individus secondaires et récurrents tout du long. Même le chevalier principal a son Némésis, ce que j’ai aussi trouvé sympa. L’auteur ne délaisse pas ses autres personnages pour le protagoniste central !

 

Je ne m’y attendais pas, mais j’ai vraiment bien aimé la fin. Elle refait un bon sur le début, ce qui nous montre que prologue, contenu et épilogue se retrouvent tous liés. Un peu avant la dernière page, au vu de ce qui se déroulait dans l’histoire, je me demandais bien comment l’auteur comptait clore son récit sans couper au beau milieu de l’intrigue, créant ainsi un cliffhanger. Pourtant, ce n’est pas du tout ce qui s’est passé, et Philippe Sombreval parvient sans difficulté à poser une conclusion sur son ouvrage, sans nous laisser dans le flou. Il répond plus ou moins à toutes nos questions, sans oublier d’y laisser une touche de mystère. Je suis soulagée de voir qu’un vrai point final est posé, donnant tout son sens au mot « fin ». Même si le roman ne m’a pas du tout marquée, j’ai passé un chouette moment aux côtés des Compagnons d’Araluna et j’espérais une bonne conclusion à cette histoire. Et c’est arrivé, donc c’est cool ! ​

 

Grosso modo, Araluna est un roman sur l’histoire d’Arlon et de ses alentours, au Moyen-âge, où divers personnages évoluent sans trop laisser de côté les secondaires. Malgré sa fluidité et sa simplicité, la plume m’a paru dénuée d’âme, et je n’ai pas été totalement happée par le récit. En revanche, le livre se lit facilement, la façon dont la fiction est abordée reste agréable et la fin clôture parfaitement le récit. Le fait qu’il ne s’agisse pas de mon genre de lecture, à la base, a dû peser dans la balance… Cependant, le roman en lui-même pourrait plaire aux fans de textes moyenâgeux, notamment aux intéressé(e)s par l’histoire d’Arlon et de ses alentours !

Lien de la chronique : http://papillonvoyageurbloglivresque.weebly.com/chroniques/araluna-philippe-sombreval

 

Araluna par Philippe Sombreval, Le Monde des Étoiles

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