Ames en stock

Réalisateur: 

En attendant le bonheur


Éternel tourment
Paul Giamatti, célèbre acteur américain, est en pleine crise existentielle. Il doute de lui, a le moral à zéro et, angoissé par la peur de l’échec, il peine à trouver le ton juste lors des répétitions de la prochaine pièce de théâtre qu’il s’apprête à jouer : “Oncle Vania” de Tchekhov. C’est alors qu’il entend parler de la “Banque des âmes”, un laboratoire scientifique privé qui propose à ses patients de les “soulager de leur âme”, voire même éventuellement de la leur remplacer par une de celles disponibles dans leur catalogue. Séduit par cette idée novatrice, Giamatti décide donc de procéder à l’ablation de son âme mais, si dans un premier temps, il se sent soulagé d’un poi(d)s, il finit par se rendre compte au bout de quelques jours que cela ne l’aide pas vraiment pour ses répétitions. Il retourne voir le Docteur Flintstein qui avait procédé à l’ablation de son âme et lui demande de lui en implanter une nouvelle qu’il a choisie dans leur catalogue : celle d’une prétendue poétesse russe car il pense que cela l’aidera plus facilement à entrer dans la peau de son personnage.
Ses brusques changements de comportement laissent perplexe sa femme Claire qui a bien du mal à reconnaître son époux d’autant plus que ce dernier refuse de lui avouer ce qui ne va pas. Toujours insatisfait du résultat, Giamatti décide de récupérer son âme mais celle-ci a mystérieusement disparu. Il va alors commencer un long périple pour tenter de la retrouver au cours duquel il fera équipe avec Nina, une jeune femme qui sert de “mule” au sein d’un trafic international d’âmes organisé par un mafieux russe. S’en suit une série de galères dont il ne pouvait imaginer l’ampleur.

Un vent de folie

Ames En Stock est une tragi-comédie satirique où l’absurde et l’humour pince-sans-rire tiennent ici une large place. Bien que faisant appel à des bribes de fantastique et de SF, l’histoire est, bel et bien, ancrée dans le réel et emmène le spectateur de New York à Saint-Pétersbourg. Tout à la fois absurde, décalé et surréaliste, ce premier film est de la même veine de ce que fait habituellement Charlie Kaufmann ou Spike Jonze. On pense souvent à Eternal Sunshine Of A Spotless Mind de Michel Gondry où on effaçait sur commande les souvenirs de ceux qui le désiraient.


Tout repose ici entièrement sur les épaules de Paul Giamatti (qui interprète son propre rôle un peu à la façon du neurasthénique Droopy) pour lequel le scénario, qui regorge de toutes sortes de bonnes idées (comme le fait que l’âme extraite d’un acteur de renom a l’apparence d’un ridicule pois chiche, le parallèle fait entre le trafic d’âmes et le trafic d’organes ou son mode d’organisation qui fait appel à des “mules” pour convoyer la marchandise au-delà des frontières), a tout spécialement été écrit.

Ames En Stock ne se contente pas d’être un simple divertissement tournant en dérision un certain nombre de clichés (comme celle de l’âme russe soi-disant tourmentée) mais prend aussi le temps de soulever diverses questions existentielles mais sans jamais nous proposer de réponses toutes faites laissant ainsi au spectateur le choix quant à sa façon de les interpréter.

Ames En Stock

Réalisation : Sophie Barthes

Avec : Pail Giamatti, Emily Watson, David Strathairn, Dina Korzun, Katheryn Winnick, Lauren Ambrose

Sortie le 5 mai 2010

Durée : 1 h 41

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