Amatka

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Nous sommes dans un monde bizarre où les colonies humaines essayent de conserver leurs références de l’ancien monde, duquel seraient venus les colons par un procédé inexpliqué et sans retour, en imposant à la matière locale de prendre la forme et les qualités des objets et nutriments usuels par la cérémonie du nommage. Les objets auxquels on ne rappelle pas leur nom, leur rôle, se transforment en une pate inutilisable, mais les colonies, au nombre de quatre après la disparition de la cinquième, parviennent à conserver des maisons, des portes, des fenêtres et tous les objets utiles et à fabriquer les nourritures à partir de champignonnières.

Je n’ai pu m’empêcher de repenser en lisant ce livre à l’ambiance du Monde inverti, de Christopher Priest. Comme le héros de Priest, l’héroïne de Karin Tidbeck, Vanja, vit pleinement dans ce monde et pas dans le nôtre qu’elle ne connaît que par les livres et les récits. Mais ce monde, cette utopie rendue totalitaire par la nécessité, la difficulté à maintenir un minimum de cohérence au réel des colonies commence à lui révéler ses failles. Et si une autre manière de vivre, en s’intégrant au monde dans lequel les colons se sont installés, en en acceptant les règles réelles, était possible ? Et si certains colons, déclarés morts par la bureaucratie, avaient trouvé une autre façon de vivre, adaptée au monde ?

On suit les recherches de Vanja, ses doutes, ses espoirs...

 

Comme le roman cité plus haut, ce roman est un choc pour le lecteur. Où est la réalité ? Qu’est-ce qui est possible, dans un autre univers ?

 

Amatka, de Karin Tidbeck, traduit par Iuvan, La Volte, 2018, 218 p., couverture de Corinne Billon, 20€, ISBN 978-2-37049-059-9

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