Alice au pays des merveilles

Réalisateur: 

Le fabuleux destin d’Alice Kingsleigh



Courage, fuyons !

Alice Kingsleigh est une petite fille, âgée de 6 ans, qui se réveille souvent en sursaut la nuit, parfois terrifiée, et raconte à son père qu’elle était entourée de créatures étranges parmi lesquelles se trouvait un lapin blanc. Tout cela lui semble si réel mais son père la réconforte en lui affirmant qu’il ne s’agit là que de banals cauchemars. Depuis lors 13 ans se sont écoulés.
Alice est maintenant devenue une jeune femme de 19 ans, au tempérament réservé mais fantasque, qui a bien du mal à se sentir à l’aise au sein de la société victorienne dans laquelle elle vit et où le respect des convenances est de mise car elle refuse de s’y conformer.

Sa vie est sur le point de radicalement changer le jour où, en compagnie de sa famille, elle se rend, à contrecœur, à une garden-party organisée (à son insu) en son honneur et où Hamish, le très ennuyeux fils de Lord et Lady Ascot, s’apprête à la demander en mariage devant tous les invités qui n’attendent que cela.
Décontenancée par cette demande qui la prend au dépourvu et dont elle n’est même pas vraiment sûre d’avoir envie, Alice laisse son prétendant en plan et préfère s’enfuir en courant dans le parc sans lui avoir donné de réponse.

Retour à Underland

C’est alors qu’elle aperçoit furtivement, derrière une haie, un lapin blanc, revêtu d’une redingote d’où dépasse une montre à gousset, qui s’éloigne à vive allure. Elle le poursuit jusqu’à son terrier où il disparaît. En se penchant au-dessus du trou pour tenter de l’apercevoir, elle bascule et fait une chute vertigineuse dans un étroit et profond tunnel avant d’atterrir sur le sol d’une pièce ronde comportant plusieurs portes de petite taille. Sur une table se trouvent une clé et une fiole portant l’inscription “Bois-moi” dont l’absorption la fait rétrécir ainsi qu’un gâteau portant l’inscription “Mange-moi” dont l’ingestion la fait grandir.


En se servant alternativement de ces différents objets, Alice franchit une minuscule porte qui la mène directement au cœur d’un monde merveilleux et fantastique dont le véritable nom est “Underland” et non pas “Wonderland” comme elle l’avait cru lorsqu’elle l’avait visité la 1ère fois alors qu’elle n’était encore qu’une petite fille ce dont elle n’a plus aucun souvenir, à l’exception de quelques très vagues réminiscences de ses rêves d’enfant. Underland se trouve quelque part sur Terre, tout en étant à la fois situé en dessous et au-delà de notre monde. La seule façon de s’y rendre est de tomber à travers le terrier du Lapin Blanc.

Recherche Alice désespérément

Le temps a passé et Underland est désormais tombé sous la coupe d’Iracebeth, la tyrannique Reine Rouge qui gouverne le pays d’une poigne de fer. Depuis que cette dernière s’est emparée du pouvoir par la force, le Royaume connaît des temps particulièrement difficiles. Seule Alice, LA Alice qui y est déjà venue alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, est en mesure de sauver le Royaume ainsi que ses habitants de l’oppression et de remettre les choses dans l’ordre en rendant le trône à sa souveraine légitime : la Reine Blanche.

Au détour de son chemin, Alice croisera la route d’une galerie de personnages saugrenus comme Mac Twisp (le Lapin Blanc qu’elle a suivi dans son terrier) ainsi que Tweedledee et Tweedledum (les frères jumeaux rondouillards qui ne sont jamais d’accord. Ils s’expriment dans un langage qu’eux seuls arrivent à comprendre et qui semble totalement absurde pour leurs interlocuteurs) qui vont l’emmener voir Absolem (la chenille qui sait tout car elle est la gardienne de l’Oraculum, un très ancien document qui relate tous les évènements majeurs passés, présents et à venir de l’histoire d’Underland) afin qu’elle puisse dire si Alice Kingsleigh est, bel et bien, celle qui est déjà venue à Underland et dont le destin est de les sauver en mettant enfin un terme au règne de terreur mis en vigueur par de la despotique Reine Rouge.


Alice est une jeune femme mal dans sa peau qui se sent en complet décalage avec son entourage et l’époque victorienne dans laquelle elle vit. Elle a envie de profiter de la vie sans avoir à se soucier le moins du monde des convenances auxquelles elle refuse d’ailleurs de se plier. Elle doute de ses capacités à sauver Underland mais, devant l’adversité, elle finira par découvrir toute l’étendue de ce qu’elle est capable de faire pour venir en aide à ses nouveaux amis qui voit en elle “l’Élue” dont le retour annoncé dans l’Oraculum était tant attendu. De frêle jeune femme, mal dans sa peau, elle finira par se transformer en farouche guerrière, tel un papillon émergeant de sa chrysalide.

Tea for two

C’est aussi l’occasion pour Alice de rencontrer bien d’autres personnages insolites comme le Dodo (le plus vieil habitant de la contrée), Mallymkun (une souris toujours prompte à se battre à l’épée et prête à affronter la mort pour défendre le Chapelier Fou à qui elle voue une loyauté sans faille) ou encore Chess, le Chat du Cheshire (un chat tigré qui a l’étrange pouvoir d’apparaître et de disparaître à volonté). D’un calme à toute épreuve, il arbore en permanence un sourire charmeur qui masque, en réalité, sa lâcheté.
C’est lui qui va conduire Alice jusque chez le Lièvre de Mars où ont lieu les fameux thés donnés par le Chapelier Fou. Si une grande partie des habitants d’Underland doute encore de l’identité d’Alice, ce n’est absolument pas le cas du Chapelier Fou qui attendait avec impatience son retour et l’a reconnue dès leurs retrouvailles. Il a une foi indéfectible en elle et fera tout pour la protéger allant jusqu’à risquer sa propre vie pour elle. Pour accomplir son destin, Alice va devoir non seulement affronter de bien redoutables créatures comme le Bandersnatch (une répugnante créature baveuse et puante qui a un gros corps dégoûtant de saleté avec une face aplatie et le museau édenté d’un bouledogue enragé) et le Jabberwocky (une bête féroce obéissant aveuglément à la Reine Rouge qui a un corps couvert d’écailles, de longues griffes tranchantes comme des rasoirs, une longue queue pointue et d’immenses ailes) mais aussi Ilosovic Stayne (le chef de l’armée de la Reine Rouge et son âme damnée) ainsi que ses belliqueux soldats.

Genius at work

Passé depuis longtemps maître dans l’art et la manière de mettre en avant des personnages hors normes, de les magnifier dans leurs différences et de nous les rendre profondément attachants, Tim Burton revient, pour l’occasion, dans le giron des studios Disney pour cette nouvelle adaptation des aventures d’Alice. Le scénario est librement inspiré d’un mélange des deux célèbres contes de Lewis Carroll : “Alice au Pays des Merveilles” et “De l’autre côté du miroir” dont le contenu est ici revisité par l’imagination débordante et le petit grain de folie qui caractérisent Tim Burton dont on connaît l’irrésistible attirance pour des ambiances (le plus souvent gothiques) montrant l’aspect lugubre des choses tout en sachant à merveille en faire ressortir leur étrange beauté ainsi que leur indéfinissable poésie.


Comme il l’avait précédemment fait avec Charlie Et La Chocolaterie, Burton se réapproprie à sa façon cet autre classique de la littérature enfantine tout en rendant hommage à l’œuvre originelle. On retrouve donc ici les personnages bien connus, les éléments de narration et les thèmes centraux des deux livres de Lewis Carroll mais replacés au sein d’une nouvelle aventure au ton nettement plus adulte dans la mesure où l’héroïne n’est désormais plus une innocente petite fille mais une jeune femme de 19 ans, au tempérament indépendant, qu’un prétendant, certes fortuné mais extrêmement ennuyeux, vient tout juste de demander en mariage.

Underland est un monde certes toujours peuplé d’une incroyable brochette de créatures fantas(ti)ques et loufoques mais nettement plus sombre et bien plus inquiétant que ne l’était Wonderland comme s’il avait été vidé de ses couleurs et de sa vitalité depuis qu’il est tombé sous la coupe de la tyrannique Reine Rouge. Il devient alors une sorte d’allégorie de la subversion, de la répression et de l’oppression. Au début, lorsqu’Alice atterrit dans ce monde souterrain, on a affaire à une palette de couleurs sourdes puis, au fur et à mesure que l’histoire avance et que l’espoir renaît avec le retour tant attendu de “l’Élue” (même si, elle-même, n’en est vraiment pas convaincue), les choses s’améliorent peu à peu. Underland devient alors un peu plus lumineux, plus ensoleillé et plus coloré.

Le choix du casting revêt ici une importance primordiale qu’il s’agisse des acteurs et actrices, réellement présents en studio au moment du tournage, ou de ceux, incarnant des personnages entièrement créés en images de synthèse, auxquels ils n’ont fait que prêter leur voix mais à qui ils apportent toute leur humanité même lorsqu’il s’agit d’animaux. Souvent à peine méconnaissable derrière son personnage du Chapelier Fou (qui littéralement “travaille du chapeau”),
Johnny Depp (dont c’est ici la 7ème collaboration avec Tim Burton, son ami de longue date et réalisateur fétiche) nous livre, comme à son habitude, une prestation hors pair particulièrement époustouflante et déjantée (type de personnage dans lequel il excelle). Quant à Helena Bonham-Carter, elle est également excellente et particulièrement impressionnante en tyrannique Reine Rouge, qui a pour passe-temps favori de faire décapiter toute personne qui ose, un tant soit peu, la contrarier.

Avec cette nouvelle version très personnelle d’Alice Au Pays Des Merveilles, qui reste dans l’esprit de l’œuvre originelle mais jamais en être une adaptation strictement littérale (loin s’en faut), Burton nous livre un univers visuel riche et unique en son genre où l’adjonction de la 3D Relief donne, en outre, au spectateur l’impression d’être dans un autre monde. On aime à la folie (furieuse).

Les effets spéciaux : ici !

Alice Au Pays Des Merveilles

Réalisation : Tim Burton

Avec : Johnny Depp, Anne Hathaway, Helena Bonham Carter, Mia Wasikowska, Crispin Clover, Matt Lucas et les voix de Stephen Fry, Alan Rickman, Michael Sheen, Paul Whitehouse, Timothy Spall, Barbara Windsor, Christopher Lee, Michael Gough

Sortie le 24 février 2010

Durée : 1 h 49

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