8, sept pêchés et un acte d'amour

Avec 8, Lawren Schneider s’attaque à l’exercice compliqué mais oh ! combien jouissif de la nouvelle, en prenant pour point de départ les péchés capitaux qu’il va adapter à sa sauce (sans mauvais jeu de mots par rapport à une de ces histoires). Comme j’ai pu apprécier les précédents écrits de ce touche-à-tout, aussi à l’aise dans le polar à l’américaine façon Les Experts dans L’héritage de Lizzie, que dans le thriller fantastique dans Les larmes des cigognes, je me suis donc rué sur ces nouvelles pages avec une délectation qui passerait presque pour un pêché.

Gourmandise, Colère, Envie, Luxure, Orgueil, Avarice, Acédie. Chacun y passe, dans un récit à la fois court et percutant qui laisse peu d’espoir aux protagonistes. Finalement, même cet acte d’amour ultime avec lequel l’auteur conclut son livre, intervient dans un contexte éminemment dramatique. L’amour plus fort que la mort, certes, mais à quel prix !

Chaque nouvelle est présenté dans une courte introduction, où Lawren en explique la genèse. Depuis ma découverte de Stephen King, j’avoue en être assez fan, au point de les lire avec le même plaisir que les histoires en elles-mêmes. L’auteur aura pris soin de mêler pas mal de ses collègues de plume, parfois dans des métiers ou des situations inconfortables, et l’on s’amuse à les découvrir au détour d’une page. J’ai pour ma part beaucoup apprécié le Richard Fenris dans un entrepôt désaffecté près d’Alfortville…

Pari réussi donc pour Lawren Schneider avec ces sept récits oscillant toujours dans les limites de l’humour très noir. Je n’ai, pour ma part, pas noté d’analogies avec le Seven de David Fincher (et non pas Ficher, ah, ces corrections automatiques!), simplement, un bon moment de plaisir que j’ai tenté en vain de faire durer, comme une sucrerie que l’on garde le plus possible en bouche…

Ah tiens, je parle de Gourmandise, non?

Je remercie infiniment l’auteur pour sa confiance.

8, sept péchés et un acte d’amour - Lawren Schneider - autoédition - mai 2020, 8 €