2013 par Jean-Pierre Planque


J’ai revu « Soleil vert » sur ARTE avant la fin du monde. Le film, tiré d’un roman de Harry Harrison, est sorti en 1973 - j’avais 21 ans. Ce qui marque le plus aujourd’hui (presque 40 ans plus tard), ce n’est pas l’idée qu’une multinationale fabrique de la bouffe à partir de cadavres humains, ou encore que l’environnement soit complètement foutu en 2022 (le repas que s’offre Thorn, le flic, avec son ami Sol Roth fait frémir nos papilles, surtout les miennes !), c’est plus l’anticipation faite sur la fascination des images, celle que nous vivons aujourd’hui. Magnifiques images accompagnées d’une musique fabuleuse et nous voilà partis, transcendés ! Mais vers où ? On ne sait pas, pas plus qu’on sait vers où nous mènent les belles images de Yann Arthus Bertrand... Le film de Richard Fleischer, un des premiers polars SF, met en scène Charlton Heston, légende du cinéma américain, qui avait tourné quelques années plus tôt dans « Le Survivant » de Boris Sagal d’après Richard Matheson. On le voit avec sa casquette de nordiste (est-ce pour faire référence aux westerns qu’ils a tournés ?) mener une enquête assez peu crédible dans un monde qui nous semble aujourd’hui dépassé. Charlton Heston est mort en 2008. Il a été le président d’une société de commerce des armes pendant plusieurs années, lobby qui vient d’être remis au goût du jour... Est-ce un hasard que le film passe sur ARTE ?

Je n’ai rien à dire. Ce qui me choque le plus, c’est le manque de courage de certains éditeurs (petits, gros ou moyens) à publier certains auteurs qui, selon moi, valent d’être publiés. J’ai proposé plusieurs anthos et recueils et n’ai reçu aucune réponse.

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