2013 par Adriana Lorusso


L’année dernière, je n’ai presque rien acheté : dès que j’ai appris la
future fermeture de Malpertuis, je me suis dépêchée de faire une provision conséquente, en étudiant sur le net la bibliographie de mes auteurs préférés et en commandant tout ce qui m’avait échappé au fil des années. Puis j’ai continué sur la lancée, en prenant des livres qui ne sont pas des nouveautés à proprement parler.

Comme heureuse surprise je cite donc, avec retard sur la parution, Hunger games. On m’en avait parlé comme d’un roman pour enfant, mais j’ai trouvé les deux premiers tomes (je n’ai pas encore commencé le troisième) d’une lecture très agréable. L’histoire est bien ficelée, l’intrigue passionnante. Peut-être un peu sanglante, mais sans complaisance excessive. Le fait que les protagonistes sont des ados n’en fait pas, à mon avis, un roman-jeunesse.

J’ai aussi relu, avec le même plaisir que la première fois un roman
(littérature blanche) de 2009 : Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates de A. Barrows et M.A. Shaffer, un vrai coup de cour. L’histoire se passe sur l’île de Guernesey sous occupation nazie, mais je vous rassure : ce n’est pas une histoire sinistre, bien au contraire. Les aventures, parfois tragiques, sont racontées avec un humour qui n’est jamais déplacé.

D’accord, je triche, mais ça fait 3 heureuses surprises, en comptant Hunger games 2 et 3.

Dans les déceptions, je voudrais citer la littérature blanche en général.

J’emprunte trois livres par semaine à une bibliothèque ; ceux que je suis parvenue à terminer ne sont pas la majorité. Des intrigues qui ne tiennent pas la route, des personnages en carton-pâte, des situations invraisemblables. Je ne suis pas une tenante du réalisme pur et dur, bien évidemment, mais quand on se veut réaliste, il faut s’y tenir. Sinon, on n’a qu’à se reconnaître comme auteur de l’Imaginaire. Voir par exemple Amélie Nothomb, qui sort chaque année une nouvelle diluée appelée « roman », très souvent invraisemblable.

Dans la littérature de l’imaginaire, j’ai trouvé décevant le troisième tome
des Psaumes d’Isaac, de Ken Scholes. L’auteur nous avait habitués à mieux.

Le premier tome méritait selon moi le prix qu’on lui a décerné, le deuxième se posait un échelon plus bas, tout en restant d’une lecture agréable, quant au troisième, je l’ai trouvé décousu - et très ennuyeux. Les prophéties et les magies en tout genre se multiplient, les personnages ne font que courir de gauche à droite pour suivre un rêve, une musique mystérieuse ou que sais-je. « On va par là ! Ooops, la nuit dernière j’ai fait un rêve, on rebrousse chemin (toujours en courant). Ah, bon, ce-faisant on va faire tuer les hommes de l’escorte ? Peu importe : j’ai fait un rêve, je vous dis ».

Je l’ai terminé - en sautant des demi-pages répétitives par ci-par là -
juste pour découvrir la fin, mais l’histoire, hélas, continue : il y a
encore au moins deux tomes de prévus.

Et vu qu’on y est, j’aimerais lancer une petite gueulante contre ces romans en dix ou vingt tomes qu’on commence à publier alors que l’auteur n’estqu’à moitié de son ouvre, si non à un quart. On connaît des très bonnes séries (David Weber, Lois McMaster Bujold) où le lecteur n’est pas pris en otage : chaque tome est un roman, pourvu d’une fin. Si on a aimé, on est heureux de retrouver les mêmes personnages dans le épisodes suivants, si on n’a apprécié que modérément, on a lu un roman complet et non un tronçon d’histoire qui ne rime à rien.

Une troisième déception, à caractère personnel toutefois : la traduction en allemand de mon premier roman est abominable. Les plus simples expressions françaises ont représenté des obstacles infranchissables pour la soi-disant traductrice qui s’est, de plus, permise d’ajouter des phrases de son cru - malheureusement tout à fait hors-lieu.

Bises

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