Littérature de l’Imaginaire

Si je dis que c’est l’histoire d’une malédiction ancienne qui est ravivée par la découverte et l’ouverture d’une tombe ancienne, vous allez tout de suite me dire que, au moins depuis 1920 et le roman Claimed, de Francis Stevens, qui a sans doute influencé maints repreneurs du thème, en particulier Lovecraft, ce thème a été usé jusqu’à la corde.

Le thème des sentiments d’un androïde est loin d’être nouveau, et même l’idée de prendre cet androïde comme narrateur a déjà été rebattu. Quant au cadre du récit, un univers où les Grandes Compagnies contrôlent la conquête interstellaire et où quelques petites entités politiques indépendantes survivent tant bien que mal, il n’est pas lui non plus original.  

L’histoire d’un boucanier pas comme les autres, qui sévit dans les Caraïbes. Si l’histoire a déjà été racontée ici, la sortie en poche du Déchronologue permet de revenir sur ce livre qui a reçu de nombreuses récompenses, dont le prix Utopiales, le Prix Bob Morane et le Grand Prix de l’Imaginaire. Et à juste titre. La construction déstructurée est en effet surprenante et peut se révéler complexe à suivre, l’auteur suivant trois entrées temporelles différentes. Mais cette composition ajoute beaucoup au roman, qu’une présentation linéaire aurait sans doute rendue moins efficace.

Conjuguer une histoire de pirates dans les Caraïbes au 17° siècle, avec des paradoxes temporels, voilà un pari original tenté par Stéphane Beauverger avec ce Déchronologue paru aux éditions Folio SF. Original à plus d’un point d’ailleurs, puisque commencé comme un authentique récit de piraterie, le roman glisse rapidement vers des anachronismes de plus en plus marqués qui sont le thème de l’histoire. Le personnage principal, le capitaine Villon, écoute du jazz sur un walkman, s’approvisionne en boîtes de conserve, lit des livres imprimés bien des années plus tard.