Littérature blanche

Percevoir, la collection dédiée aux talents émergents de la photographie.

L’inspecteur Ray Lennox de la police d’Edimbourg se définit comme un traqueur de monstres, les pédophiles dont il ne souhaite qu'une chose, les voir tous condamnés et enfermés. Malheureusement pour lui, il a commis une négligence lors de sa dernière enquête et la petite victime est décédée. Hanté par cette mort dont il se sent responsable, il sombre dans la dépression et sa fiancée décide de l’emmener en voyage à Miami pour lui changer les idées. Un soir de dispute, il découche, écume les bars et se fait accoster par deux junkies dont l’une d’entre elles est la mère d’une fillette de 10 ans.

Prix Fyctia 2021 du meilleur suspense, Les racines des ombres est ce qu’on pourrait appeler un drame sociétal. Une jeune fille sauvagement assassinée des années plus tôt et dont la tombe est profanée, un gendarme retors, une jeune substitut du procureur un peu gauche, une famille de gitans dont l’un d’entre eux a été convaincu du meurtre par le passé, un patriarche industriel qui écrase la moindre velléité d’existence de son fils… l’ensemble des ingrédients est présent pour délivrer une histoire étouffante que n’aurait pas renié un Claude Sautet par exemple.

Aucune bête On a connu Marin Ledun, ancien chercheur chez France Telecom devenu écrivain, grâce à des polars comme La vie en rose (Gallimard, 2019) et surtout Leur âme au diable (Gallimard, 2020) où il déconstruisait les stratégies mises en place par l’industrie du tabac sur une période de vingt-cinq ans pour empêcher toute loi pénalisante : le résultat était un roman noir d’une puissance incroyable. Aucune bête est un court roman d’abord publié chez In8 en 2019 et repris en poche par les éditions J’ai lu.   Une coureuse revenue pour gagner